De plus en plus éloignées des centres-villes, les prisons échappent à nos regards, et à nos oreilles.
Huitième épisode : prison, les mots font le mur
En prison, les échanges sont surveillés, encadrés, écoutés, mais la langue résiste et se réinvente sans cesse. Laélia Véron discute des différents langages de la prison avec trois personnes incarcérées au centre pénitentiaire d’Orléans-Saran.
Quels sont les sons et les mots spécifiques à la prison ? Comment les personnes illettrées et analphabètes arrivent-elles à survivre en prison, un espace où l’écrit est prépondérant ? Comment les personnes détenues communiquent-elles avec l’extérieur ? La langue littéraire peut-elle permettre de s’évader ?
Cas pratique : étudier en prison
La langue de l’école, qu’elle soit orale ou écrite, reste quasi-étrangère pour beaucoup de personnes détenues. En prison, plus de 80 % de la population est sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat. L’enseignement constitue un droit fondamental, et un enjeu essentiel, quand près d’un quart de la population carcérale est illettrée. Pourtant, dans les faits, l’accès à l’école reste un privilège, et on ne compte qu’un·e enseignant·e pour 100 personnes détenues.
Dans ce deuxième volet pratique consacré à la prison, Laélia Véron échange avec deux membres du pôle scolaire du centre pénitentiaire d’Orléans-Saran.
Comment se passe concrètement l’école en prison ? En quoi les enseignant·e·s s’adaptent-ils·elles à ce lieu particulier ? Comment s’organisent l’enseignement et la communication avec les personnes non-francophones ?