Depuis toujours, l'être qui a festoyé sans se soucier ni de son foie ni du futur est en proie, dès le lendemain, à une douleur qui peut confiner à l'atroce. Depuis que le vin coule dans les coupes, on subit ses effets en se promettant que c'est bien la dernière fois.
Quoi, ma gueule ?
À l’origine, l’expression gueule de bois découle d’un constat pas très glorieux : apparue à la fin du XVIIIe siècle, elle décrit le triste état qui succède à la cuite. Car la gueule dérive du latin gula, « gosier », et elle est dite de bois en référence à la raideur de la langue desséchée, mais aussi à la dureté ressentie à l’intérieur du crâne. Par plaisanterie, ce mal est parfois désigné − par nos amis québécois et belges − xylostomiase, terme faussement hérité du grec ancien xylo, « bois », et stomia, « bouche »
Triste comme un lendemain de fête
Expression sylvestre, gueule de bois n’est pas seulement associée à l’univers de l’alcool : on peut ainsi parler de gueule de bois post-électorale lorsque la bruyante euphorie fait place à une sombre désillusion.
Y'en a dans la caboche
Cet état d’hébétude douloureuse pousse à l’autoflagellation, mais aussi à une certaine créativité langagière ! On dit ainsi :
Avoir le casque à pointe
Avoir la gueule de sapin
Avoir du ramdam sous la coiffe
Être dans le coaltar
Avoir la cervelle en terrine
Avoir la tirelire en palissandre
Être pâle des genoux
Avoir mal aux cheveux
Avoir les crins en fil de fer
Avoir la casquette plombée
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Découvrez le vin dans toutes ses couleurs dans Parlons vin, parlons bien ! Un voyage impertinent, œnologique et culturel par Alicia Dorey, Marcelle Ratafia et Louise Pierga.