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Le vin : savoir le siroter pour savoir en parler (et vice versa)

extrait de l'ouvrage Parlons vin, parlons bien ! Par Alicia Dorey, Marcelle Ratafia et Louise Pierga
Le dessous des mots

Comment peut-on encore expliquer qu'à chaque sortie d'un énième manuel de dégustation, les buveurs affolés se jettent dessus comme la petite vérole sur le bas clergé ? Alors même que la réalité est heureusement bien moins compliquée.

Parler raisin

Entre propos sibyllins, phrases étonnamment suggestives et métaphores dignes d’un agent de la CIA des années 1960, le vocabulaire de la dégustation apparaît à bon droit comme une véritable purée de pois. Afin de contrer toute tentative d’affront des empêcheurs de picoler en rond, voici quelques expressions joliment vinifiées, à garder sous un coude que l’on voudra léger.

Quelle longueur...

Derrière une saillie propre aux champions de natation, on se réfère ici aux caudalies, à savoir une unité de mesure qui définit, en secondes, la persistance d’un vin en bouche. Au-delà de 12, nous voilà sur un cru doté d’un sacré pédigrée.

Il est définitivement fermé

Une sentence assassine évoquant la faillite, qui désigne en fait un vin dont le nez et la bouche semblent éteints, voire inexistants. Un conseil : mouchez-vous un bon coup, avant de vous munir d’une carafe, de patience et d’un verre plus grand format, histoire de lui laisser une chance de dévoiler quelques fragrances.

Il a un bon rôti

Au-delà de flatter le charcutier, on parle là d’un vin au goût et à la texture d’un liquoreux. Le divin coupable, un champignon microscopique répondant au doux nom de botrytis cinerea, attaquant le raisin à la faveur des brouillards de l’aube. Sous l’effet du flétrissement de la peau, les sucres se concentrent, laissant alors un grain certes sec, mais au ressenti délicatement rôti.

C’est un jus sur le fruit

N’imaginons pas ici un vin chevauchant une fraise en amazone, mais plutôt un jus aux arômes fruités, résolument léger, peu tanique, généralement épargné par un élevage en barriques. De plus en plus plébiscitées par une génération plombée en quête de légèreté, voilà des bouteilles à n’ouvrir qu’au firmament de l’été.

On boit du bois !

Une facétieuse redondance qui n’a plus forcément le vin en coupe, désignant des arômes boisés, vanillés, des tanins plutôt râpeux, que l’on trouve généralement sur des rouges encore jeunes, lorsque le fruit est encore figé par la puissance du fût. Une sorte de crise d’adolescence, qui demandera un peu de patience...

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Découvrez le vin dans toutes ses couleurs dans Parlons vin, parlons bien ! Un voyage impertinent, œnologique et culturel par Alicia Dorey, Marcelle Ratafia et Louise Pierga.

 

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