Ne ratez pas le coach !
L’Académie lui préfère l’entraîneur, le tuteur ou encore le mentor… pourtant, le mot coach est aujourd’hui bien implanté dans la langue française dans de nombreux domaines, du sport au bien-être en passant par le monde de l’entreprise. Son origine anglaise semble évidente : on soupçonnerait moins que, en plus de provenir du français, il désigne d’abord… un carrosse hongrois !
En anglais, le sens premier de coach est en effet « diligence, carrosse ». On le trouve d’ailleurs en français dès le XIXème siècle pour désigner un véhicule d’un pays anglophone. C’est seulement à partir des années 1830 que, dans l’argot universitaire d’Oxford, coach prend le sens de « répétiteur, entraîneur » : quelqu’un qui, en somme, « conduit » comme une voiture un étudiant vers le succès. De ce nouveau sens, on est rapidement passé à celui d’ « entraîneur sportif », jusqu’aux aux différentes acceptions qu’on lui connaît aujourd’hui.
Attesté en anglais dès le 16ème siècle, le coach à quatre roues se trouve être un emprunt au moyen français coche, qui désigne lui aussi une diligence, conduite, donc, par un cocher. Si nous ne nous déplaçons maintenant plus en coche, le mot est tout de même resté en français dans quelques expressions comme « rater le coche » !
La route du coche ne commence pas en France : c’est probablement via l’italien (vénitien) cocchio, ou l’allemand Kutsche que le mot est arrivé dans la langue française au 16ème siècle. Ces deux mots signifient également « diligence, carrosse » : ils sont empruntés au hongrois kocsi, abréviation de kocsi szekér « voiture de Kocs ». En effet, la petite ville de Kocs en Hongrie, à mi-chemin entre Vienne et Budapest, était particulièrement connue pour son relai de poste sur ce trajet très emprunté, et s’était spécialisée dans la fabrication de diligences.
Il n’est pas rare qu’un véhicule prenne le nom de l’endroit où il était fabriqué : ainsi la berline de Berlin ou le landau de Landau !