prèle

Herbe dont les feuilles sont fort rudes, qui sert aux ouvriers à polir le bois, à escurer l'airain, la vaisselle. Cette herbe croist dans les lieux aquatiques, & dans les fossés. Elle jette des tiges creuses, nouées, rougeastres, & rudes au maniement, autour desquelles il y a force feuilles menuës & minces comme jonc. Elle croist fort en hauteur, quand elle trouve des arbres pour s'y attacher ; & y étant entortillée, elle fait pendre une grande chevelure noire comme une queuë de cheval. Sa racine est dure comme du bois. Matthiole en descrit quatre especes, dont il y en a une que les paysans mangent en Caresme.

Gros jonc dont le brin est rond & inégal, si rude, qu'il sert comme d'une lime aux Artisans pour polir leurs ouvrages. Les Tourneurs, les Doreurs & autres Ouvriers se servent de la prelle. Les Anciens l'appellent hyppuris, anabasis, equisetum ; & quelques-uns asperula, ab asperitate ; & en François asprelle, queuë de cheval.