Le mot poutou, qui prend le sens de « bise », de « bisou » ou de « baiser », suivant les locuteurs et les registres de langue, est attesté pour la première fois dans l’occitan du Sud-Ouest aux alentours de 1578 (à Toulouse).
Il faut attendre 1784 pour en trouver une attestation dans un texte français, sous la plume d’une dame dont le mari avait grandi dans l’Hérault.
En français, le substantif poutou connaît plusieurs variantes (notamment la forme poutoun dans le Sud-Est), selon le bruit que fait le poutou. Un poutounas (prononcer [poun-tounasse]) est un poutou qui fait beaucoup de bruit et qui est bien baveux. À l’inverse, le poutounet ne fait pas de bruit, il est donné du bout des lèvres.
VIENS QUE JE TE POUTOUNE
Si le mot poutou est connu en dehors du Midi de la France, ce n'est pas le cas du verbe qui exprime l'action de « faire des poutous », à savoir poutouner, emprunt récent à l'occitan de même sens poutouná, « baiser, embrasser, couvrir de baisers ».
Quant à ses varriantes poutounécher et poutounéjer, elles sont également d'usage local. Signalons qu'elles peuvent revêtir un caractère ironiquement érotique. On rira des jeunes amants qui ne peuvent s'empêcher de « se poutounéjer », autrement dit de s'entre-pourlécher les babines...
POUTOUNAS
Poutounas est employé de façon plus restreinte principalement dans le centre du Languedoc, on en trouve des attestations en Gascogne.
Extrait de Comme on dit chez nous - Le grand livre du français de nos régions par Mathieu Avanzi, avec la complicité d'Alain Rey et d'Aurore Vincenti.