Faire un noeud pour lier ou arrester quelque chose,
Noüer sa cravatte, ses manchettes, une liasse de papiers. Il a
noüé ses jartieres trop serré, sa jambe en est marquée. Les escoliers
nouent des pierres dans leurs manches, dans leurs mouchoirs, pour se battre.
NOÜER, se dit aussi des boutons fleuris des arbres, lors que leurs feuilles tombent, & qu'ils commencent à se convertir en fruit. Il n'y a que la moindre partie des boutons qui se
nouë, qui s'attache à l'arbre ; les autres tombent.
NOÜER, se dit aussi en parlant de la goutte, quand l'humeur s'attache aux jointures, & qu'il s'y amasse comme du plastre. La goutte est fort douloureuse quand elle est
nouée.
NOÜER, se dit figurement en choses morales, en parlant des liaisons d'amitié, de societé. Ils ont
noüé ensemble une si forte amitié, qu'elle durera long-temps. Cet homme est entrant, flatteur, il a bientost
noüé conversation. Il faut
noüer une partie pour se divertir.
NOÜER, se dit aussi chez les Peintres, en parlant des figures ou des couleurs qui ont entre elles une belle liaison ou disposition.
On dit en
termes de Fauconnerie, Noüer la longe lors qu'on met l'oiseau en muë, & qu'on luy fait quitter la volerie pour quelques mois.
On dit proverbialement,
Noüer l'aiguillette, en parlant des charmes qu'on s'imagine que font quelques Sorciers pour rendre un nouveau marié impuissant.
Noüer l'aiguillette, en
termes de Manege, est quand un cheval sauteur s'épare, & rue entierement du train de derriere, allongeant les deux jambes également & de toute leur estenduë.
NOÜÉ, ÉE, part. & adj. On dit qu'un boyau est
noüé dans la colique de miserere, quand il est replié en luy-même.
NOÜÉ, en
termes de Blason, se dit de ce qui est lié & entouré. Il portoit d'argent à deux fasces
noués de gueules. On le dit aussi en parlant de la queuë des lions qui est representée fourchuë & passée en sautoir avec un noeud, ou quand elle a des noeuds en forme de houppes.