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Top 10 des mots de la drague

Top 10 words

Chaque année, à la Saint-Valentin, les amoureux fêtent leur idylle en s’échangeant cadeaux et mots doux. Une journée placée sous le signe de l’amour… et de la séduction ! Le vocabulaire ne manque pas, et ne cesse d’évoluer, pour décrire à la fois les règles qui régissent ce domaine depuis toujours et les aspirations d’aujourd’hui. Découvrez cette sélection de mots qui, à défaut de vous faire passer maître dans l’art de la drague, vous permettra d’en maîtriser le langage.

10. draguer

Et si l’on vous disait que draguer signifiait à l’origine « pêcher des huîtres avec une drague » ? Le mot drague désigne à l’origine un filet en forme de poche dont la partie inférieure est un racloir. Au XVIIe siècle, le verbe a aussi été employé dans le sens de « curer le fond d’une rivière, d’un port, à l’aide d’une drague ». À la fin du XIXe siècle, il prend le sens figuré de « parcourir un lieu à la recherche d’un butin ». Ce n’est que dans les années 1950 qu’il prend le sens aujourd’hui courant de « chercher à séduire quelqu’un » (en somme, attirer quelqu’un dans ses filets). Lorsque vous cherchez une aventure en soirée, dites-vous bien que vous n’êtes pas loin de racler les fonds marins.

 

9. faire la cour

Si l’histoire quelque peu triviale du mot draguer vous a refroidi, vous préférerez sans doute utiliser une expression plus distinguée, comme faire la cour. Sous la monarchie française, faire la cour, c’était attirer l’attention du roi en lui témoignant respect, dévouement et admiration, dans l’espoir d’entrer dans ses bonnes grâces. Apparue au XVIe siècle, l’expression s’est employée avec le sens de « s’accorder les faveurs d’une personne », avant de se spécialiser dans le domaine de la galanterie, pour « chercher à plaire, tenter de séduire quelqu’un pour s’en faire aimer ». Finalement, quelle différence entre le courtisan à la cour de Louis XIV et le dragueur invétéré croisé en soirée ?

 

8. relou

Nous venons de voir comment le courtisan d’hier était devenu, en quelque sorte, le dragueur d’aujourd’hui. En péchant par excès de galanterie, il est tout aussi facile, mais peu souhaitable, de passer du dragueur d’aujourd’hui… au relou de demain. D’un registre de langue familier, l’adjectif et nom relou (reloue au féminin) a été formé à partir de lourd par le procédé du verlan. Relou signifie « lourd d’esprit, sans finesse » et, dans le contexte de la drague, qualifie une personne qui en aborde une autre dans la perspective d’une relation sexuelle ou amoureuse, avec insistance et sans se préoccuper de la gêne qu’elle provoque. Les raffinements de Versailles sont bel et bien derrière nous.

 

7. râteau

Que l’on courtise avec subtilité ou lourdeur, on risque toujours de se prendre un râteau ! Apparue dans les années 1990, cette expression tire son origine de l’effet comique produit par la scène typique des films du cinéma muet, où une personne marche sur un râteau posé à terre et reçoit le manche en pleine figure. Avec l’influence probable des mots rater et ratage, l’expression se prendre (ou se manger) un râteau signifie « échouer rudement » et désigne, dans une entreprise de séduction, le fait de se voir refuser les faveurs de quelqu’un.

 

6. crush

Ce matin, en saluant votre collègue à la machine à café, vous avez ressenti des papillons dans le ventre, oublié votre propre prénom et bafouillé un « bonne soirée » ? Vous avez ce qu’on appellerait aujourd’hui un crush un béguin pour les moins jeunes. Apparu à la fin des années 1990, cet anglicisme n’en est pas tout à fait un car le verbe anglais to crush « écraser, broyer », vient de l’ancien français cruisir, une des nombreuses variantes de croissir « rompre, casser, briser, détruire ». On trouve surtout le mot crush dans les expressions avoir un crush pour quelqu’un ou être en crush sur quelqu’un, mais il désigne également la personne qui est l’objet de ce coup de cœur. Alors, parviendrez-vous à décrocher un rendez-vous avec votre crush ?

 

5. flirter

Lorsqu’on flirte avec quelqu’un, est-ce le préambule d’une histoire d’amour ? Pas nécessairement ! Le verbe flirter tire son origine de l’anglais to flirt, dont le sens a évolué de « s’agiter, remuer vivement » puis « badiner, être inconstant » jusqu’à « faire la cour à une femme ». En français, il désigne le fait d’avoir des relations amoureuses plus ou moins chastes, passagères et dénuées de sentiments profonds. Cette idée de légèreté et d’inconstance se retrouve dans d’autres verbes comme badiner, marivauder ou papillonner. Quant au nom masculin flirt, il se dit de l’action de flirter ainsi que de la personne avec qui l’on flirte.

 

4. ghoster

Vous étiez sur votre petit nuage mais, depuis quelques jours, vos messages restent sans réponse ? Pas de doute, vous vous êtes fait ghoster ! Cet anglicisme est apparu en français en 2015 et vient de l’expression anglaise to ghost someone (de ghost « fantôme ») signifiant « ne plus donner signe de vie, fuir tout contact avec quelqu’un ». Ghoster quelqu’un se dit notamment dans le contexte des relations amoureuses et désigne le fait de rompre soudainement tout contact avec quelqu’un sans fournir d’explication. Cette expression a exactement le même sens que faire le mort.

3. sapiosexuel

Si l’intelligence vous émoustille davantage que le physique, vous êtes sans doute sapiosexuel. Une personne sapiosexuelle éprouve une attirance pour les personnes qu’elle perçoit comme brillantes, cultivées. Ce qui compte vraiment pour elle, c’est ce qu’il y a dans la tête. À la différence de l’hétérosexualité, de l’homosexualité ou de la bisexualité, la sapiosexualité n’est pas une orientation sexuelle à proprement parler, mais simplement une forme de préférence, de goût. Celles et ceux qui ont étudié les langues anciennes reconnaîtront la racine latine sapiens, qui signifie « sage, intelligent », et que l’on retrouve dans homo sapiens.

 

2. polyamour

On reconnaît dans ce mot le préfixe poly-, issu du grec polus « nombreux ; abondant », que l’on retrouve dans polygone, polyglotte, polyvalent, etc. Oui, le polyamour, c’est bien le fait d’avoir plusieurs relations amoureuses à la fois, mais avec le consentement de chaque partenaire ! D’ailleurs, polyamour est à distinguer de polygamie, qui désigne le fait d’être marié à plusieurs personnes, une situation interdite par la loi dans beaucoup de pays. Apparu en 2000, le mot s’est progressivement diffusé en français, reflétant une remise en question du couple traditionnel.

 

1. célibat

Si vous avez perdu trop de plumes dans les affaires de cœur, vous trouverez peut-être votre salut dans le célibat. Ce mot a d’abord été employé en parlant des prêtres catholiques, avant de désigner l’état d’une personne en âge d’être mariée et qui ne l’est pas, qui peut aussi être qualifiée, assez péjorativement, de vieux garçon ou de vieille fille. Aujourd’hui, il est courant de qualifier aussi de célibataire toute personne qui n’est pas en couple. Et, là encore, le vocabulaire évolue, avec des néologismes comme célibattant (jeune célibataire combatif) ou sologamie (fait de se marier avec soi-même), qui peinent à se diffuser en français mais montrent combien le célibat, autrefois dénigré, se vit de plus en plus de façon assumée et épanouie. À quand une fête des célibataires ?

 

Crédit photo : skynesher/iStock

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