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Top 10 des mots de Marseille

Top 10 des mots

Le « parler marseillais » est une variété de français qui a émergé au XIXe siècle et qui fait partie des usages quotidiens contemporains. Ce français varie bien sûr en fonction des milieux, des classes sociales, des générations et des quartiers. Il comprend plusieurs centaines de mots spécifiques (sans doute plus de 2000 en tout), dont certains s’emploient au-delà de la ville de Marseille, à partir d’un même fonds occitan. Découvrez une sélection de ces particularismes qui font la fierté des Marseillais !

10. Brouméger

Les pêcheurs broumègent en lançant à la surface de l’eau une sorte de pâtée faite de mie de pain et de viande, le broumé, afin d’attirer les poissons. Vous l’aurez deviné : le verbe brouméger signifie bel et bien appâter. D’ailleurs, il s’emploie également au sens figuré pour signifier « raconter des histoires » ou « faire des promesses pour embobiner les crédules ».

 

9. Moulon

Du provençal mouloun, le moulon peut désigner « un tas » : de vêtements sales, de jouets, de livres… ; ou « une grosse quantité » : on peut avoir un moulon de choses à faire et croiser un moulon de monde dans les rues. Prononcé sous forme exclamative, « Moulon ! » est une invitation à se jeter sur une personne pour s’entasser sur elle, comme le font les minots (les « enfants ») dans une cour de récré, ou les footballeurs sur le buteur.

 

8. Cafoutche

Le cafoutche est un « placard », un « réduit », un « débarras », une « petite pièce » dans laquelle on entrepose, on entasse, on met en moulon (« en tas ») tout et n’importe quoi. Par extension (ou plutôt par… réduction), le mot désigne une « pièce particulièrement exiguë ou mal rangée ». Le mot peut s’écrire de plusieurs manières, qui correspondent parfois à des variantes de prononciation : cafoutche, cafouche, cafoutch, cafoutchi (par exemple dans le roman Le Cafoutchi du diable de Gilles Del Pappas, en 2002).

 

7. Oaï

Ce nom très courant, prononcé why, même s’il n’a rien d’anglais (on le trouve parfois écrit ainsi, ou bien ouaï, ouaille…), a été implanté par les nombreux Napolitains venus à Marseille. En effet, il guaio italien, qui correspond à l’idée de « désordre », est prononcé (g)uiao à Naples. Oaï décrit très concrètement la pagaille que l’on peut trouver dans une chambre d’ado ou sur un bureau, ainsi que les bouchons quotidiens. Il s’agit aussi, d’un point de vue plus figuré, de tout désordre provoqué par une embrouille, un problème, une affaire, une crise politique…

 

6. Gàrri

Comme en provençal, le gàrri désigne un « rat », et les Marseillais savent à quel point la ville en est infestée. Mais ce nom est souvent employé dans un sens très affectueux, lorsqu’on s’adresse à un enfant ou à un ami en lui disant simplement « Oh gàrri ! » ou « Ça va mon gàrri ? », comme on dit aussi « Ça va ma caille ? » ou « Ça va poulet ? ». Ce mot, aux nombreux autres sens, peut aussi renvoyer au « bouchon » (lorsqu’on joue à la pétanque ou à la moustelle), à un « poisson à moustaches », et figurer dans des expressions comme avoir des gàrris dans la tête (« être un peu dérangé »).

 

5. Mia

Le mot a été rendu célèbre dans la France entière en 1993 grâce à la chanson culte d’IAM, « Le mia », et son refrain « Je danse le mia ». On ignore en revanche son origine. Ce nom fait référence au stéréotype du frimeur marseillais qui soigne ses apparences, sa démarche, pour impressionner autour de lui et, si possible, pour séduire les filles. Le mia est ainsi très proche du cacou. Faire le mia, c’est « frimer » et, plus largement, « faire le malin, fanfaronner ».

 

4. Tarpin

« Il y avait tarpin de monde », « c’est tarpin bon »… Principalement utilisé comme adverbe ou quantifieur pour signifier « beaucoup, très », le mot tarpin est tarpin courant. Apparu dans les années 1990, il était autrefois surtout utilisé par les jeunes, les ados, mais en une trentaine d’années, il a gagné un usage incroyable, au point de devenir l’un des mots emblématiques et incontournables du marseillais contemporain. Pourtant, son étymologie demeure mystérieuse.

 

3. Poupre

Devenu rare pour désigner un « poulpe », ce mot, qui vient du provençal poupre, se retrouve dans l’expression se prendre un brave poupre, qui signifie « se prendre une rincée », « se trouver sous une averse soudaine », similaire au jet d’encre craché par le poulpe qui se sent menacé. On retrouve enfin ce mot dans l’expression figure de poupre (ou de poulpe), que l’on peut adresser à un ami pour se moquer (plutôt gentiment) de sa tête.

 

2. Tanquer

Ce verbe possède un grand nombre de nuances sémantiques. Du provençal tanca (« planter »), il peut correspondre au fait de « planter un clou ou un piquet », mais aussi de « planter un rendez-vous » ou de « faire l’école buissonnière », d’« être immobile » (rester tanqué à attendre quelqu’un, ou coincé dans un bouchon), de « se placer quelque part » (« je me suis tanqué sous un arbre »), ou d’« engager sa voiture dans un fossé ». Le mot semble gagner toute la France puisque l’on peut entendre des journalistes sportifs dire d’un joueur qu’« il tanque son pied dans une pelouse » ou d’un pilote qu’« il tanque sa voiture dans un bac de sable ».

 

1. Tchitchou

Le tchitchou désigne toute « petite excroissance d’un objet que l’on ne sait pas nommer », un « truc » : un bouton, un loquet, une patte, bref, un « machin-chose » qui dépasse. Si on vous demande : « Appuie sur le tchitchou », cherchez dans votre environnement immédiat tout objet susceptible d’être un tchitchou : interrupteur, bouton d’alimentation de cafetière ou de lave-vaisselle, store…

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Retrouvez bien d’autres mots et expressions dans l’ouvrage Ça se dit comme ça à Marseille. Vous y découvrirez le français comme on le parle vraiment à Marseille… On vous prévient, c’est tarpin bien !

 

 

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