Ça y est, l’hiver est là, au grand dam des plus frileux d’entre nous ! Heureusement, pour vous aider à faire face à la baisse du mercure sans forcer sur le chauffage, nous avons déniché pour vous dix mots qui devraient faire remonter votre température intérieure !
1) doudoune
Veste matelassée en duvet, légère et volumineuse à la fois, la doudoune est la pièce essentielle de votre garde-robe pour affronter le froid hivernal ! Longtemps réservé aux alpinistes, ce vêtement chaud alors appelé anorak se diffuse avec la mode des sports d’hiver à partir des Jeux olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. D’après le Dictionnaire historique de la langue française, le mot doudoune, probablement formé par redoublement enfantin et affectueux de doux, apparaît avec l’adaptation de ce vêtement à la mode urbaine. Afin d'éviter toute confusion douteuse, il est utile de mentionner qu’au pluriel et dans la langue familière, ce mot désigne… les seins !
2) mitaines
N’avez-vous jamais pesté contre votre maladresse après avoir enfilé une paire de gants ou de moufles ? Les mitaines présentent l’avantage de réchauffer les mains tout en laissant libre le bout des doigts. Si elles sont aujourd’hui bien pratiques pour pianoter sur un écran tactile, elles étaient à l’origine utilisées notamment pour effectuer des travaux en extérieur nécessitant une certaine dextérité. Le mot mitaine vient de l’ancien français mite, qui désignait la femelle du chat dans la langue populaire. Le sens de ce mot s’expliquerait par allusion à la fourrure douce de cet animal. À l’origine, mitaine signifiait « moufle », ce type de gant qui couvre entièrement la main, sans séparation entre les doigts (sauf pour le pouce), sens qu’il a d’ailleurs conservé au Québec, en Suisse et dans certaines régions françaises.
3) bonnet
Le bonnet, tel qu’on le porte aujourd’hui, sert principalement à nous protéger du froid, mais il a eu d’autres fonctions ! Apparu au Moyen Âge, le mot a désigné un bandeau ou une étoffe servant à faire des coiffes, une pièce de l’habillement très importante qui pouvait symboliser une catégorie sociale ou une profession. C’est la raison pour laquelle on retrouve le mot bonnet dans de nombreuses expressions (avoir la tête près du bonnet, c’est bonnet blanc et blanc bonnet…). Symbole de la Révolution française, le bonnet phrygien est l’ancêtre de notre bonnet moderne. Mais saviez-vous que son origine remonte à l’Antiquité ? En effet, il s’inspire de la coiffe rouge portée par les habitants de la Phrygie et du bonnet conique attribué aux esclaves affranchis de Rome.
4) raclette
Fondu, filant, coulant, gratiné… Le fromage est l’ingrédient phare des recettes de l’hiver. Et parmi elles, la raclette serait la préférée des Français ! Spécialité suisse, elle se cuisine traditionnellement en exposant à une vive source de chaleur un gros morceau de fromage du pays, dont on racle la partie ramollie au fur et à mesure qu’elle fond – d’où le nom de raclette. Le mot s’emploie également par métonymie pour désigner le fromage à raclette.
5) truffade
Parmi les autres recettes de l’hiver, on pense bien sûr à la fondue, à la tartiflette… et à la truffade ! Contrairement à ce que ce nom pourrait laisser penser, vous ne trouverez pas de truffes dans ce plat typiquement auvergnat ! En effet, il s’agit d’une préparation de pommes de terre rissolées mélangées à de la tomme fraîche de Cantal qui fond à leur contact. Dans l’ouvrage Comme on dîne chez nous, le linguiste Mathieu Avanzi explique que le mot truffade vient en fait du nom truffe, qui désignait la pomme de terre dans certains parlers locaux. Et c’est parce qu’elle pousse dans la terre et a un aspect boursouflé comme la truffe blanche que la pomme de terre était ainsi appelée.
6) chocolat (chaud)
Si vous êtes plutôt bec sucré, un bon bol de chocolat fumant saura vous réchauffer dès les premiers frimas de l’hiver. Saviez-vous que cette boisson chaude à base d’eau ou de lait additionné de cacao en poudre et de sucre a été inventée vers 1400 avant J.-C. par les peuples mayas ? Il s’agissait alors d’un breuvage confectionné à partir de fèves de cacao torréfiées, d’épices et d’eau, présentant une certaine amertume. D’ailleurs, chocolat vient du mot nahuatl chocolatl qui évoquerait peut-être le chaud et l’amer. Le chocolat chaud était consommé quotidiennement dans la civilisation aztèque pour ses propriétés médicinales, confirmées plus tard par la science !
7) douillet
Voici un mot qui résonne agréablement à nos oreilles en cette période de l’année ! Douillet, qui vient d’un adjectif en ancien français signifiant « mou », qualifie ce qui est doux, tendre, délicat, moelleux… Bref, tout ce qui nous fait envie au cœur de l’hiver ! Il peut s’appliquer à un objet (pull douillet, couverture douillette), mais aussi à une ambiance (appartement douillet, petit nid douillet). Néanmoins, douillet prend une connotation péjorative lorsqu’il qualifie psychologiquement une personne très sensible aux petites douleurs physiques ou trop attachée à son confort. En tout cas, si vous êtes à la recherche de l’objet douillet par excellence, « doux et tendre à toucher », lisez la suite de ce top, on a la solution !
8) plaid
Coloré, en polaire ou fausse fourrure, le plaid est l’accessoire indispensable tant pour la touche décorative que pour le bien-être qu’il procure. Avant de venir recouvrir nos canapés, ce grand morceau de tissu était destiné à réchauffer les voyageurs dans les montagnes d’Écosse et à les protéger contre les intempéries. Le plaid, dont l’étymologie remonte à un mot gaélique signifiant « couverture », était traditionnellement réalisé avec du tartan, étoffe de laine à carreaux de couleurs vives emblématique des clans écossais. De nos jours, le plaid n’a plus vocation à nous protéger contre les intempéries, mais c’est une dose de réconfort supplémentaire… dans la chaleur de notre salon !
9) cocooning
L’hiver est une aubaine pour les casaniers : nul besoin de trouver une excuse pour rester chez soi. Les adeptes du cocooning recherchent le raffinement dans le confort : décoration, éclairage à la bougie, vêtements d’intérieur… Dans l’ouvrage 200 drôles de mots qui ont changé nos vies depuis 50 ans, Alain Rey explique que ce mot est dérivé de l’anglais cocoon qui signifie « cocon », et qui est lui-même un emprunt au provençal coucoun qui désigne à la fois la coque de l’œuf et l’enveloppe où une chenille se transforme en chrysalide. Le cocooning est un concept que l’on retrouve dans le hygge, cet art de vivre scandinave qui promeut la simplicité, le bien-être et le confort. Tout un programme qui devrait plaire aux pantouflards !
10) câliner
Quand le thermomètre descend, rien de tel qu’un peu plus de chaleur humaine ! L’étymologie du mot câliner est incertaine, mais il est très probable qu’il tire son origine d’un verbe latin qui signifie « être chaud ». Au fil du temps, ce sens a évolué vers celui de « traiter avec une grande douceur » et à partir du verbe a été formé le nom câlin, « échange de caresses, de tendresses ». L’idée étant de réchauffer le cœur autant que le corps !