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Top 10 des mots qui ont marqué l’année 2025

Découvrez les dix mots qui ont connu la plus forte hausse de consultation sur Dico en ligne Le Robert en 2025
Top 10 des mots

Entre polémiques politiques, tensions géopolitiques et débats de société, les mots que nous employons révèlent les préoccupations de notre époque. Le Robert vous dévoile les dix termes qui ont connu la plus forte hausse de consultation sur Dico en ligne Le Robert en 2025.

1. masculinisme

Voici le grand gagnant de ce top 10. La consultation de ce mot sur Dico en ligne Le Robert, faible en 2023, a progressivement augmenté en 2024 avant de connaître une évolution de + 800 % en 2025 ; un intérêt qui reflète l’inquiétant essor du masculinisme depuis quelques années, porté par des influenceurs très populaires sur les réseaux sociaux, notamment TikTok (selon un sondage OpinionWay pour Sidaction publié début décembre 2025, 66 % des jeunes hommes de 16 à 34 ans connaissent au moins un influenceur masculiniste et 37 % consultent leurs contenus). Ce mouvement hétérogène recouvre un ensemble de revendications cherchant à promouvoir les droits des hommes et leurs intérêts dans la société, au détriment de ceux des femmes.

En mars 2025, la série Netflix Adolescence, qui met en scène un adolescent de 13 ans influencé par cette mouvance et accusé du meurtre d’une camarade de classe, a ouvert le débat sur le sujet. Son succès d’audience a même conduit certains pays à proposer sa diffusion dans les écoles pour sensibiliser les élèves à la misogynie et aux violences faites aux femmes.

En juillet, l’interpellation d’un jeune masculiniste de 18 ans qui préparait un attentat à Saint-Étienne a de nouveau braqué les projecteurs sur ce phénomène, révélant la dérive menaçante de certains groupes radicaux.

 

2. conclave

Entre réforme des retraites et élection papale, le mot conclave a connu une année exceptionnelle. L’ancien Premier ministre François Bayrou a d’abord annoncé le 14 janvier l’organisation d’un « conclave » de trois mois pour réviser la réforme des retraites. Puis, la mort du pape François le 21 avril a remis le mot sur le devant de la scène avec l’ouverture du conclave pour élire son successeur. Emprunté au latin signifiant « pièce fermant à clef » (de cum « avec » et clavis « clef »), le mot désignait d’abord l’appartement du Vatican où les cardinaux élisent le pape, puis, par métonymie, l’assemblée de cardinaux elle-même. Son usage figuré pour toute réunion décisionnaire montre la richesse sémantique de ce mot vieux de près de sept siècles en français.

 

3. wesh

Déjà très consulté les années précédentes, wesh a, cette année encore, généré de nombreuses recherches. Si son caractère polysémique y est sans doute pour quelque chose (wesh sert à la fois à interroger, à saluer et à marquer différentes réactions), ces consultations reflètent aussi des questionnements sur sa présence dans les ouvrages de référence : attesté en français d’Algérie dès les années 1980 avant de se répandre en France, et ajouté dans l’édition 2009 du Petit Robert, ce mot familier reste absent des autres dictionnaires. Une infox relayée sur TikTok pendant l’été 2025, annonçant une interdiction de ce mot dans les écoles, a d’ailleurs engendré un pic de trafic notable et des réactions polarisées, illustrant ainsi les tensions entre purisme linguistique et évolution naturelle de la langue.

 

4. eugénisme

Ce mot a marqué les esprits en 2025, notamment lors de l’adoption de la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir. Certains détracteurs se sont en effet inquiétés d’éventuelles dérives, craignant que la France ne glisse vers une forme d’eugénisme. Parallèlement, les propos récurrents de Donald Trump sur les « bons gènes » ont également nourri le débat autour de cette notion. Dérivé d’eugénique, lui-même emprunté au terme anglais eugenics créé en 1883 par Francis Galton (un disciple de Darwin) à partir du grec eu- (« bien ») et genos (« naissance, race »), le mot eugénisme désigne l’étude et la mise en œuvre de méthodes visant à « améliorer » l’espèce humaine par sélection génétique. Un concept discrédité depuis la Seconde Guerre mondiale mais qui ressurgit régulièrement dans les débats contemporains.

 

5. entrisme

Déjà présent dans notre classement 2024 après que Gabriel Attal eut évoqué un « entrisme islamiste » dans les écoles, le mot entrisme continue de progresser dans les recherches sur Dico en ligne Le Robert en 2025. Le mot a notamment connu un nouveau pic de consultation avec le rapport controversé sur l’influence des Frères musulmans en France, présenté en Conseil de défense le 21 mai. Issu de l’histoire du trotskisme, ce terme du vocabulaire politique désigne la technique d’influence consistant à faire entrer des personnes dans un groupe pour le noyauter. Sa présence répétée dans l’actualité et dans nos statistiques de recherches démontre qu’il est aujourd’hui un terme incontournable du débat public.

 

6. go

Qui aurait cru que deux lettres pouvaient déclencher une telle polémique ? L’interjection go (« allez »), empruntée à l’impératif du verbe anglais to go, a connu un pic de consultation spectaculaire en provenance du Canada le 24 avril 2025, lorsque la Société de transport de Montréal a retiré le slogan « Go Habs Go » de ses autobus à la suite d’une plainte transmise à l’Office québécois de la langue française. Scandé depuis des décennies par les supporters du Club de hockey Canadien (ses joueurs étant surnommés les « Habs », abréviation du mot habitants), il était accusé de ne pas respecter la Charte de la langue française. Face à l’émoi populaire, le ministre responsable de la Langue française Jean-François Roberge a finalement tranché : « Go Habs Go » est une « expression rassembleuse, ancrée dans notre histoire, qui sinscrit dans notre spécificité culturelle et historique ».

 

7. gougnafier

Ce mot familier, aujourd’hui quelque peu tombé en désuétude, a connu un coup de projecteur le 11 juin 2025, en particulier au Sénégal. Moustapha Diakhaté, ancien chef de cabinet du président Macky Sall, a en effet été poursuivi pour « offense au chef de l’État » après avoir traité de « gougnafier » l’actuel président Bassirou Diomaye Faye, lui reprochant son ignorance du protocole républicain. Terme peu flatteur, gougnafier désigne un personnage insignifiant, bon à rien, ou encore un goujat. Cette affaire a soulevé des questions sur la liberté d’expression et les limites de la critique politique, montrant qu’un seul mot peut parfois coûter cher…

 

8. séditieux

L’appel à manifester du Rassemblement national pour soutenir Marine Le Pen, condamnée à l’inéligibilité, a donné lieu à un pic de recherches sur ce mot le 3 avril 2025. En effet, Jean-Luc Mélenchon avait alors dénoncé le « risque séditieux » de cette manifestation. Dérivé du latin seditio, lui-même formé de sed-, préfixe marquant la séparation, et d’itio (« fait d’aller, marche »), séditieux qualifie ce qui tend à la révolte concertée contre l’autorité publique. Ironie du sort : en 2023, c’est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui s’était vu qualifier de « factieux », un synonyme de séditieux qui avait gagné sa place dans notre classement annuel. De factieux à séditieux, ces accusations révèlent la banalisation d’un vocabulaire de l’affrontement et une escalade rhétorique où chaque camp politique dénonce chez l’autre des velléités de subversion.

 

9. submersion

Un seul mot de François Bayrou aura suffi à provoquer un tollé et, par la même occasion, un pic de recherches sur Dico en ligne Le Robert. Le 28 janvier, évoquant sur un plateau de télévision un « sentiment de submersion » à propos de l’immigration, l’ancien Premier ministre s’est attiré les foudres de la gauche, qui l’a immédiatement accusé de reprendre le vocabulaire de l’extrême droite. Dérivé du latin submergere (« engloutir »), le mot submersion désigne à l’origine un naufrage ou une noyade. Il est également employé depuis 2015 en météorologie à travers le terme vague-submersion, désignant les énormes vagues qui provoquent des inondations. Son usage dans le débat migratoire révèle la force des métaphores dans le discours politique.

 

10. vassal

La géopolitique a remis au goût du jour ce terme apparu au Moyen Âge, avec deux pics de consultation marquants en 2025. Le premier, le 28 février, après qu’Emmanuel Macron eut appelé les Européens à refuser la « vassalisation heureuse » vis-à-vis des États-Unis ; le second, le 15 avril, quand le vice-président américain JD Vance a déclaré que l’Europe ne pouvait être un « vassal permanent » des États-Unis. Emprunté au latin médiéval vassalus, lui-même issu du gaulois vassus « serviteur », le mot vassal désignait dans le système féodal un homme lié personnellement à un seigneur, qui lui concédait la possession d’un domaine (fief). Son usage moderne évoque une relation de dépendance politique ou économique, notion qui résonne particulièrement dans les débats sur l’autonomie européenne face aux grandes puissances.

 

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