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Top 10 des mots qui ne s'écrivent pas du tout comme ils se prononcent (et vous ne le remarquez même plus)

Top 10 words

L'orthographe française est connue pour être complexe : un même son peut s'écrire de plusieurs façons, une même lettre peut avoir plusieurs prononciations, sans compter toutes les lettres muettes disséminées au gré des mots. Toutefois, il y a des régularités et quand on les connaît, il est généralement possible de déduire la prononciation d’un mot à partir de sa forme écrite… sauf dans certains cas !

10. Août

Si on suit l'orthographe du mot août, on devrait dire <a-out>, mais très peu de personnes prononcent ce mot ainsi. Le a semble plutôt superflu, car la majorité des Français disent <out>. Mais le t est également muet chez nos amis Belges et Québécois qui prononcent majoritairement <ou>. Quand on sait que ce mot vient du latin augustus (qui se prononçait <a-ou-gous-tous>), on constate qu'il a largement fondu avec le temps. La faute à la chaleur sans doute.

 

9. Goyave

Vous rêvez de voyager royalement, mais une météo impitoyable empêche votre avion de décoller. Un ami loyal vient alors à votre secours et vous propose une évasion culinaire en vous faisant déguster une merveilleuse goyave. Mais avez-vous savouré une <go-yav> ou une <goi-yav> ? Le mot goyave vient de guaiaba, un mot d'arawak (une langue sud-américaine) arrivé en français par l'intermédiaire de l'espagnol guayaba. Dans ces deux langues, la première syllabe se prononce bien <goi> et d'ailleurs en français, dans les Antilles, goyave se prononce <goi-yav>, ce qui respecte aussi bien l'étymologie du mot que son orthographe. Mais allez savoir pourquoi, en Europe et au Québec, on préfère dire <go-yav>. C'est pas croyable !

 

8. Automne

Tous les ans, des feuilles aux couleurs chatoyantes tombent des arbres à l'automne. Si cela reste un spectacle magique pour certains, d'autres ne s'en émerveillent plus. Mais plus personne ne semble faire attention au m muet qui précède le n. D’où vient-il ? Du latin bien sûr ! En latin, on prononçait les deux consonnes séparément. Par simplification, la suite de sons <mn> en latin est devenue <m> dans de nombreux mots français (homme, somme, dame), et <n> dans quelques cas comme colonne, damner et automne. L’orthographe a généralement suivi… mais pas toujours !

 

7. Poêle

À moins que vous n'habitiez le nord de la France ou la Bretagne, il est probable que vous prononciez poêle comme vous prononcez poil, et ce, que ce soit pour vous réchauffer auprès du poêle à bois ou pour préparer une délicieuse poêlée de légumes dans votre poêle antiadhésive. Alors pourquoi écrire le son <oi> ? Il y a quelques siècles, on pouvait prononcer <pouèl> ou <poual> et l’écrire poele ou poile. Par la suite, la prononciation s’est fixée dans un sens, l’orthographe dans un autre. Dans moelle et couenne aussi d'ailleurs les lettres oe se prononcent normalement <oi>. Mais tout comme Nordistes et Bretons prononcent plutôt <poèl>, les Québécois, les Belges, les Suisses et plus de la moitié des Français prononcent aujourd'hui <coèn>.

 

6. Fasciste

Fasciste vient de l'italien fascista (« fa-chis-ta ») mais, comme beaucoup d'emprunts, il a été francisé. En l'occurrence, le suffixe italien -ista correspond au suffixe français -iste, donc quand le mot est passé en français, le a a été remplacé à l'écrit par un e muet. Mais le reste de l'orthographe n’a pas été harmonisé, et on a gardé la transcription italienne -sci- pour noter le son <chi>, ce qui est pour le moins inhabituel en français… À noter que l’abréviation facho, elle, s'écrit bien avec ch.

 

5. Paon

Il vous est probablement déjà arrivé d'admirer les belles plumes d'un paon, mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le mot se prononçait « pan » alors qu'il y a un o au milieu ? Il s'agit d'un procédé tout à fait courant dans les mots d'une seule syllabe : une lettre étymologique est ajoutée dans l'orthographe du mot pour le distinguer à l'écrit des autres mots qui se prononcent de la même façon. Même si dans une phrase, le contexte limite grandement le risque de confondre le paon avec un pan d'étoffe ou avec l'interjection pan ! Les lettrés du XIIIe siècle ont jugé utile de faire une distinction orthographique. Au moins, grâce à eux, on est sûr de ne pas comprendre de travers… Merci ?

 

4. Seconde

Ça ne prend qu'une seconde de dire le mot seconde. Mais prenez le temps de le dire une seconde fois et faites plus attention. Avez-vous dit < seu-konde> » ? Non, vous avez dit <seu-gonde> avec le même son que dans gonfler. Et il est vrai que c'est un peu gonflé d'écrire seconde avec un c en lui demandant de remplir le rôle d'un g. En fait, ce mot vient du latin secundus, où le c notait le son <k>. Lors de son évolution vers le français, le son est naturellement devenu « gu », et les deux graphies seconde et segonde ont coexisté. Mais quand l’orthographe française s’est fixée, la tendance était de choisir la graphie la plus proche de l’étymologie, d’où l’irrégularité actuelle.

 

3. Carrousel

La règle est pourtant simple : placé entre deux voyelles, un s se prononce <z> ; pour faire le son <s> il faut mettre deux s. Alors pourquoi est-ce que bon nombre d'entre nous prononcent carrousel avec le son <s> ? Parce que les mots évoluent plus vite à l'oral qu'à l'écrit ! Autrefois, la seule prononciation était « carrouzel », mais elle se raréfie doucement. C'est un peu comme le verbe abasourdir qui est majoritairement prononcé <abassourdir> (alors que la règle voudrait que l’on prononce <abazourdir>).

 

2. Femme

C'est un mot tellement courant qu'on ne réfléchit plus à son orthographe, mais le premier e de femme se prononce comme un a. Pourquoi ? Il y a très longtemps, le mot se prononçait <fém> avec une syllabe longue, puis progressivement le son <é> est devenu <an>. Plus tard, le son a encore évolué pour devenir <a>… mais à aucun moment l'orthographe du mot n'a changé. Femme n'est pas seul dans son cas, quelques autres mots comme solennel, précédemment ou évidemment ont connu une évolution similaire.

 

1. Monsieur

Il est un jour où, enfant, on a tous écarquillé les yeux en apprenant que ce mot que l’on prononçait <meussieu> s'écrivait en fait monsieur. Et puis on s’y est faits, jusqu’à ne plus remarquer que la prononciation de ce mot n’a pas grand-chose à voir avec sa graphie. Alors, certes, ce mot vient de mon et de sieur (ancienne forme déclinée du mot sire), mais comme c'est un mot très courant sa prononciation a évolué, ce qui est tout à fait normal dans une langue vivante. Parfois l’orthographe évolue en conséquence, parfois non, c’est ce qui nous donne aujourd’hui ce petit florilège !

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