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Tirer les marrons du feu

Drôles d'expressions

Nous autres braves gens utilisons parfois cette expression à mauvais escient. 

On en comprend le sens véritable en rétablissant dans son entièreté l’expression qui a été abrégée avec le temps. On disait autrefois faire comme le singe, tirer les marrons du feu avec la patte du chat, une expression des années 1640 dont l’image est tirée de la fable antique Le Singe et le Chat d’Ésope (vie siècle avant J.-C.). Le sieur La Fontaine en reprend le sujet dans le détail en 1679 ainsi que le titre, et sa fable garantit en retour un succès populaire à l’expression :

« Bertrand dit à Raton: Frère, il faut aujourd’hui

Que tu fasses un coup de maître.

Tire-moi ces marrons.

Si Dieu m’avait fait naître

Propre à tirer marrons du feu,

Certes marrons verraient beau jeu. »

Le chat se brûle la patte et ne voit pas le singe lui soutirer ses marrons, car la providence (une servante) survient. Moralité : tirer les marrons du feu signifie « servir aux desseins d’un autre dont on est la dupe ». Mais si l’on se place du côté du singe, l’expression veut dire « se servir adroitement d’un autre pour faire une chose dangereuse ». Cela dépend de qui parle, si l’on est plutôt singe ou chat.

Nathalie Gendrot

 

Stéphane Marie ramène sa fraise

Les marrons que nous dégustons glacés sont des châtaignes. L’affaire est entendue depuis longtemps. Transformée en farine ou simplement grillée ou bouillie, la châtaigne a été durant des siècles un aliment important pour les habitants de régions aux sols pauvres. Le marron, le vrai fruit du marronnier, s’il est impropre à la consommation humaine, n’est pas complètement inutile. Il peut entrer, sous forme de fécule, dans l’alimentation des porcs et des brebis; donné en petite quantité, il soulage les chevaux lorsqu’ils sont essoufflés, qu’ils ont pris froid ou qu’ils souffrent de difficultés respiratoires. Mais revenons à nos propres bobos pour lesquels le marron offre ses vertus décongestionnantes et anti-inflammatoires. Plus simplement, à chaque automne, je ramasse deux marrons, j’en mets un dans chaque poche pour pouvoir les malaxer et, ainsi, atténuer d’éventuelles douleurs articulaires. C’est ma façon de sortir les marrons du feu.

Stéphane Marie 

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