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Top 10 des mots du carnaval

Top 10 words

De Nice à Rio, en passant par Venise, le carnaval est célébré aux quatre coins du monde. Même si les traditions varient en fonction des pays, le but de cette fête populaire est de bousculer les conventions en se laissant aller à toutes les extravagances. Voici 10 mots étonnants du vocabulaire du carnaval qui vont vous donner envie de rejoindre le défilé !

10) déguiser

Se déguiser pour le carnaval, voici une belle opportunité d'être qui l’on veut pendant un petit moment ! Déguiser est formé à partir du préfixe négatif - et du nom guise qui signifie « manière d’être ». À l’origine, le verbe était employé au sens de « recouvrir (quelque chose ou quelqu’un) pour rendre méconnaissable » puis, par extension, aux sens de « modifier pour tromper » et « dissimuler ». Ainsi, il est possible de déguiser sa voix, son apparence ou même une émotion. À la forme pronominale, se déguiser c’est s’habiller de manière à ne pas être reconnu par les autres. Alors quel rôle, quel personnage souhaiteriez-vous incarner ?

9) masque

Le masque est sans aucun doute l’élément le plus important de votre costume, celui qui dissimulera votre identité ! Emprunté à un mot italien, masque est apparu au sens de « faux visage que l’on met pour se déguiser ». Il désigne une pièce d’étoffe ou un objet rigide couvrant le visage, en totalité ou en partie, et représentant une face (humaine, animale ou imaginaire). Employé métaphoriquement dans le sens d’« apparence trompeuse », le mot se retrouve dans les locutions très courantes ôter, poser, lever, jeter le masque (« se montrer tel qu’on est ») et lever, arracher le masque à, de quelqu'un (« dévoiler sa fausseté »). Bas les masques ! On vous a reconnus.

8) maquiller

Si vous aimez jouer avec les couleurs, le carnaval est l’occasion d’exprimer votre fibre artistique en réalisant votre plus beau maquillage. Papillons multicolores à paillettes, têtes d’animaux ou de super-héros, il y en a pour tous les goûts ! Mais saviez-vous que le verbe maquiller était issu de l’argot et avait d’abord signifié « travailler », « voler » puis « faire » ? Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’il prend le sens de « falsifier l’apparence d’une chose pour tromper » dans le jargon des joueurs de cartes. La forme pronominale se maquiller apparaît ensuite dans l’argot du théâtre pour signifier « se grimer », c’est-à-dire se farder pour la scène, puis se répand dans l’usage commun avec son sens moderne. Alors, à vos palettes et pinceaux !

7) char

La parade des chars fait partie des réjouissances carnavalesques les plus appréciées ! Les chars défilent le long des avenues en transportant des masques et des personnages gigantesques, mis en scène selon les thèmes du carnaval. Char est issu du mot latin carrus qui désignait… un grand chariot utilisé par les conquérants gaulois pour transporter leurs bagages et entourer leur camp la nuit ! Le mot a ensuite été employé pour différents types de véhicules, dont la voiture décorée du carnaval. Toutes les excentricités sont permises, comme les chars du carnaval de Menton entièrement confectionnés d’agrumes !

6) échasse

Qui n’a pas déjà été fasciné par ces longues silhouettes montées sur des échasses qui déambulent dans les parades ? Tirant son étymologie d’un ancien verbe germanique signifiant « courir vite », échasse a d’abord pris le sens de « béquille, jambe de bois ». Puis, par extension, le mot a désigné un long bâton muni d’un étrier sur lequel on pose le pied, utilisé pour se déplacer dans les terrains difficiles. Échasse se retrouve dans des locutions avec un sens figuré, comme être monté sur des échasses pour « avoir de longues jambes ». Le nom dérivé échassier désigne différentes espèces d’oiseaux à longues pattes fines (le héron, la grue, la cigogne…), comme s’ils étaient juchés sur des échasses !

5) gras

Gras est certainement le meilleur adjectif pour qualifier la période du carnaval ! Dans la tradition chrétienne, la veille du mercredi des Cendres, qui marque le début du carême, est le dernier jour de la semaine dite « des sept jours gras ». On cuisinait alors des pâtisseries avec les réserves d’œufs et de beurre qui ne seraient pas consommées durant le jeûne. Une façon d’allier l’utile à l’agréable ! Le mardi gras coïncide très souvent avec le jour dédié au carnaval et c’est en ce dernier jour « gras » que l’on prépare des beignets, des gaufres et des crêpes pour la plus grande joie des gourmands !

4) beignet

Les beignets de carnaval font le régal des petits et des grands ! Confectionnés avec du lait, de la farine, des œufs et divers arômes (zestes d’agrumes, extrait de vanille…), ils sont ensuite façonnés à la main et plongés dans un bain de friture. D’ailleurs, le mot beignet tirerait son origine du mot beigne, qui a d’abord signifié « petite bosse » en raison de son aspect boursouflé après cuisson. Les beignets de carnaval comptent autant de noms que de variantes selon les régions : bugnes, bottereaux, merveilles, oreillettes… Voilà une bonne raison de faire la tournée des carnavals de France !

3) crêpe

Dans le nord-ouest de la France, vous ne trouverez pas de beignets pour le carnaval. On prend les mêmes ingrédients et on prépare des crêpes, comme à la Chandeleur ! Le mot crêpe vient de l’adjectif latin crispus, qui signifie « frisé, ondulé », par allusion à l’aspect que prend la crêpe en cuisant. Les crêpes se dégustent toute l’année et sont très appréciées en Bretagne, comme l’atteste la locution crêpe bretonne. On les cuisine traditionnellement avec deux sortes de farine, celle de froment et celle de sarrasin (dans ce cas, on les nomme plutôt galettes). Crêpe se retrouve dans plusieurs expressions familières, en référence à son mode de cuisson, comme aplatir, retourner, laisser tomber comme une crêpe, aux sens propre et figuré.

2) confetti

La traditionnelle bataille géante de confettis vient généralement clôturer les festivités du carnaval. Une grande quantité de confettis sont alors lancés sur la foule des carnavaliers qui se pressent en masse pour assister à l’événement ! Le mot est emprunté à l’italien confetto (dont confetti est le pluriel), qui signifie « dragée, bonbon », car il s’agissait à l’origine de petites boulettes de plâtre lancées dans la foule, qui avaient la forme de ces sucreries. Celles-ci ont été plus tard remplacées par de minuscules rondelles de papier coloré. Peut-être est-ce moins désagréable à recevoir en plein visage ?

1) carnaval

Généralement, il se déroule avant le carême, une période d’une quarantaine de jours durant laquelle les chrétiens sont invités à pratiquer le jeûne et l’abstinence, jusqu’à la fête de Pâques. C’est pourquoi le mot carnaval tire son origine de deux mots latins (carne et levare) qui signifient « s’abstenir de viande » car, dans la tradition chrétienne, jeûner consiste principalement à ne pas manger de viande. Le mot désigne aussi un mannequin grotesque aux couleurs de l’hiver (Sa Majesté Carnaval, Monsieur Carnaval) que l’on brûle à la fin des festivités pour célébrer l’arrivée du printemps. Exception faite à la règle, le pluriel du mot est carnavals et non pas carnavaux !


Photo : LECLERCQ Olivier / hemis.fr

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