Mettre en terre, donner la sepulture à quelqu'un. Il couste beaucoup à
enterrer avec ceremonie. On
enterre les Rois de France à St. Denis. On n'
enterre pas les excommuniez en terre sainte. On a fait une treve pour
enterrer les morts. Les Anciens n'
enterroient pas leurs morts, ils les brusloient, comme font encore les Indiens.
ENTERRER, signifie aussi, Mettre, cacher sous terre. On a assassiné cet homme, & on l'a
enterré dans un bois. Les avares
enterrent leurs tresors. Pendant la guerre on
enterre ce qu'on a de meilleur, pour le desrober à la violence des soldats. Les Vignerons
enterrent des sions de vigne pour les faire provigner. Les Moines qu'on met
in pace sont
enterrez tout vifs.
ENTERRER, se dit figurément en Morale. Il ne faut pas
enterrer les beaux talents que Dieu nous a donnez. Ce devot s'est mis en retraite, il s'est allé
enterrer tout vif dans un desert, dans un Monastere.
ENTERRER, se dit aussi de ce qui perit, qui est accablé sous quelque ruine. La ville de Raguse a été toute
enterrée par un tremblement de terre. On fit joüer un fourneau sous ce ravelin, où plusieurs soldats furent
enterrez. Et figurément on dit qu'un homme s'est voulu
enterrer sous les ruines de sa patrie, pour dire, qu'il l'a deffenduë jusqu'à l'extremité, jusqu'à la mort.
On dit en
termes de Guerre, une batterie de pieces
enterrées, quand sa platteforme est au dessous du rez de chaussée, ensorte qu'il faut coupper des terres pour faire les embrasures du canon. Ces batteries se font pour ruiner les deffenses de la place.
On dit proverbialement d'une maison qui a bien cousté à bastir, Il y a bien des escus
enterrez en ce lieu-là.
ENTERRÉ, ÉE. part. pass. & adj.