Bastiment de mer qui n'a que des voiles Latines au nombre de deux ou trois pour le plus. La voile d'avant ou de prouë se nomme le
trinquet ; celle du milieu,
la maistresse ; celle de pouppe, la
voile d'artimon, ou
la meiane. Il y en a qu'on nomme les
barques de rous, & en Grec
monoxyla, qui ne sont faites que d'un arbre creusé, auquel on ajouste quelques pieces de costé & d'autre, & qui sont neantmoins capables de 50. rames. Menage derive ce mot de
barca, Latin ; le Pere Fournier, de
Barcé ville d'Afrique ; & Rodericus Toletanus, de
Barcelonne ; d'autres, entre lesquels est Saumaise, de
varis, mot
Grec qui signifie un
édifice fait en rond, qu'on a étendu aux
barques, à cause qu'elles sont courbées. Jules Scaliger le derive de
baros, ab oneribus gerendis.
BARQUE, se dit aussi d'un fort petit bastiment de mer, ou navire sans hune, qui sert à porter des munitions, à charger, ou à descharger les navires qui sont à la rade dans les lieux où les grands vaisseaux ne peuvent pas aborder, & à plusieurs autres usages. Une
barque d'avis, est celle qu'on envoye porter quelques nouvelles, soit d'un vaisseau en un autre, soit dans un lieu éloigné.
On appelle aussi
Barque longue, ou
double chalouppe, les bastiments qui sont de bas bord, & ne sont pas pontés. Quelques-uns appellent
barques, tous les vaisseaux qui n'ont point de hune.
Une
barque en fagot, c'est tout le bois taillé pour faire une
barque, qu'on porte dans un vaisseau pour l'assembler quand on est parvenu aux lieux où on a besoin, & pour remonter dans les rivieres.
BARQUE, se dit aussi d'un petit bateau qui sert à passer une riviere, ou à y voiturer des marchandises en petite quantité. Il est arrivé une
barque d'huistres à l'escaille. une
barque de Pescheur.
On appelle la
barque de Caron, le vaisseau dans lequel les Poëtes ont feint que les ames passoient aux Enfers. Et on dit poëtiquement, Avoir passé la
barque, pour dire, Estre mort.
BARQUE, se dit figurément de la
barque de St. Pierre, pour dire, l'Eglise Romaine. Estre hors la
barque, c'est, Estre Heretique, ou Schismatique.
On dit proverbialement, qu'un homme conduit bien sa
barque, quand il sçait ménager sagement sa fortune. On dit aussi, qu'il conduit la
barque, qu'il tient le timon de la
barque, pour dire, que c'est luy qui est le chef, le maître d'une affaire, d'un dessein entrepris.