Mettre un habit sur son corps. Il faut se
vestir dés qu'on est levé, de peur de s'enrhumer. Il faut estre
vestu legerement pour l'esté, & chaudement pour l'hiver. Il faut estre
vestu à la mode de son pays.
On le dit aussi des armes & des habits qui servent d'ornement, ou de marques de dignité. Il
vestit son corps de cuirasse. Les Evêques sont
vestus de leurs ornements pontificaux, quand ils officient. Le Roy étoit
vestu de ses habits royaux à son Sacre.
VESTIR, signifie aussi, Donner des habits. Cet Ambassadeur a
vestu ses gens fort superbement, il a une belle livrée. C'est une oeuvre de misericorde de
vestir les pauvres. Il y a dans cette piece d'estoffe dequoy
vestir six personnes de pied en cap.
VESTIR, en
termes de Pratique signifie, Mettre en possession un acquereur d'un fief ou d'un heritage, d'où sont venus les mots de
vest, advest &
devest, advestir, desadvestir, vesture &
desadvesture, qui sont fort frequents dans les Coustumes : car autrefois on ne pouvoit prendre possession d'un heritage acquis, sans se presenter au Seigneur, ou à ses Officiers ; & il falloit que le vendeur allast declarer devant eux, qu'il se devestoit & demettoit de la possession de l'heritage au profit de l'acquereur, qui en estoit
vestu & mis en possession par la tradition d'une paille, d'une verge ou baston. On appelloit cette formule
dessaisine, &
saisine, &
infestucation ; au lieu de quoy maintenant le Seigneur ensaisine un contract sans cette formalité ; & les Notaires selon ce stile ancien mettent encore dans leurs contracts, que le vendeur ou donateur s'est dessaisi & devestu de l'heritage, & en a saisi &
vestu l'acquereur & le donataire.
On dit proverbialement, qu'un homme est
vestu comme un oignon, pour dire, qu'il a plusieurs habits ou camisoles les uns sur les autres. On dit, Le Diable l'a emporté tout chaussé, tout
vestu.
VESTU, UË. part. pass. & adj.
On dit aussi en stile de Pratique, qu'un homme est mort saisi &
vestu d'une telle charge, d'un tel Benefice, pour dire, qu'il en étoit titulaire au jour de son decés.
VESTU, en
termes de Blason, se dit lors que l'Escu est rempli d'un quarré posé en losenge, dont les quatre pointes touchent les bords : alors ce quarré tient lieu de champ, & les quatre cantons qui restent aux quatre flancs du quarré, donnent à l'Escu la qualité de
vestu, parce que cette figure est composée du chappé par le haut, & du chaussé par le bas.