Element chaud & sec, qui entre en la composition de tous les corps naturels, & sur tout de ceux qui sont animez. Les Anciens ont creu qu'il y avoit un
feu élementaire dans le concave de la lune : ce qui est une pure vision establie sans fondement. le
feu n'est autre chose qu'une matiere fort subtile & violemment agitée. le
feu est le plus violent de tous les acides. dans les forges on n'employe que du
feu de charbon ; dans les verreries que du
feu de bois sec ; dans les chambres on allume du
feu clair, du
feu de fagot, quand on veut prendre l'air du
feu, une poignée de
feu. les pauvres font du
feu de tourbes & de mottes. les Volcans sont de grands gouffres de
feu, des
feux sousterrains qui sortent de temps en temps. On fait du
feu avec des pierres, avec un fusil. Aux Indes Orientales on en fait en frottant deux morceaux de bois de candou l'un contre l'autre : aux Occidentales, avec un autre bois qu'on appelloit
Vyaca, qui ressemble à la canelle, & qui sert de fusil. Mathiole dit que les Anciens avant l'invention de l'acier tiroient le
feu d'un bois dur frotté avec un bois tendre & spongieux, tel que le bois de la vigne sauvage.
FEU, en
termes de Chymie, se dit des degrez de la chaleur, qui servent à en faire les operations. Ainsi les Chymistes appellent
Feu de digestion, le fumier, qu'ils nomment autrement
Ventre de cheval, dont la chaleur est telle, qu'on ne sçauroit tenir la main dans le milieu d'un grand tas de fumier échauffé, ni souffrir dans la main une verge de fer qu'on y aura introduitte & tenuë quelques moments. Le second
feu, est celuy du bain vaporeux, du bain Marie, du bain de cendre, du bain de sable, du bain de limaille, & autres qui sont expliquez à
Bain. Le troisiéme est le
feu nud, ou
immediat, qui est le
feu ordinaire qu'on applique sous le vaisseau. Le quatriéme
feu, est le
feu de lampe, qui est moderé & égal, qu'on peut augmenter par la grosseur & le nombre des mesches qu'on allume. C'est celuy qui sert aux esmailleurs. Le cinquiéme est le
feu de roüe, qu'on allume en rond autour d'un creuset, qu'on approche peu à peu autour du vaisseau également & pour l'échauffer. Le sixiéme
feu est nommé de
suppression, qui se donne lors que non seulement on environne le vaisseau, mais aussi lors qu'on le couvre tout à fait de charbons allumez, dont on augmente la force suivant le besoin. Le septiéme
feu est celuy de
reverbere clos, qui se fait dans un fourneau, où non seulement il frappe le vaisseau, mais encore il se refleschit & le refrappe par dessus & tout autour. Il y a encore un
feu de reverbere ouvert, qui se fait dans un fourneau qui n'a point de couverture. Le huitiéme
feu est le
feu de flamme ou
de fusion, qui se fait pour la fusion & calcination des metaux & mineraux. On l'appelle aussi,
Feu d'atteinte. Le neuviéme
feu est celuy des grandes verreries, qui sert à vitrifier les cendres des plantes, les sables & les caillous ; qui est plus violent que tous les autres. Le
feu Olympique est celuy des rayons au soleil qu'on ramasse avec des miroirs ardens.
On dit, Mesurer le
feu, donner le
feu par degrez, pour dire, le donner plus ou moins violent, en ouvrant ou fermant les registres ou trous du fourneau : & on l'appelle alors un
feu gradué.
On croit aussi
en Chymie, qu'il y a un
feu central qui cuit & produit les metaux & les mineraux, qu'on nomme
l'Archée. On dit aussi, qu'on esprouve les metaux par le
feu, qu'il faut qu'ils souffrent le
feu, pour dire, la coupelle.
En autres occasions on dit, qu'il faut qu'elles passent par le
feu, sur le
feu, pour les purger du mauvais air.
On a veu ces dernieres années quelques Charlatans à Paris qui ont mangé du
feu, qui ont marché sur le
feu, qui ont lavé leurs mains de plomb fondu. Le plus fameux a esté Richartson Anglois, dont le secret ne consiste qu'en un pur esprit de soulfre dont on se frotte les mains & les parties qui doivent toucher le feu, parce qu'il brusle & cauterise l'épiderme, & l'endurcit aussi bien que le cuir, & le fait resister au feu, comme il est dit dans le 21. Journal des Sçavans de l'année 1680. D'ailleurs ce n'est pas un secret nouveau, puis qu'Ambroise Paré dit avoir éprouvé sur luy-même, qu'aprés avoir lavé ses mains de son urine, ou bien avec de
l'unguentum aureum, on les peut laver seurement de plomb fondu. Il dit aussi qu'il fit distiller du lard fondu avec une pelle rouge sur ses mains aprés les avoir lavées du
jus d'oignon.
FEU, signifie aussi, Incendie, embrasement. Le
feu a pris à la maison, à la cheminée. on sonne le tocsin, on crie au
feu, quand le
feu est quelque part. une petite bluette, une étincelle de
feu cause souvent un grand incendie. il a fallu abattre ce corps de logis à cause que le
feu gagnoit.
FEUX D'ARTIFICES, ou
feux de joye, sont des
feux faits artistement avec de la poudre à canon, qu'on tire dans les resjoüissances publiques, ou dans les regals magnifiques. Il sont composez de fusées volantes, saucissons, petards, lances à feu, pots à feu, girandoles &c. & accompagnez pour l'ornement de plusieurs figures & Devises. On fait à la Greve un
feu de joye la veille de la St. Jean : on en fait aux naissances, entrées & mariages des Rois dont les compositions se trouvent dans les pyrotecnies de Hanzelet,
Vanoccio, Malthus, & sur tout de
Casimir Simieirowies, Polonois, qui en a fait un excellent livre in folio. On dit aussi au figuré, qu'un homme fait des
feux de joye dans son coeur, quand il se resjoüit secrettement dans son ame de quelque chose qui est arrivée.
FEU, se dit souvent en
termes de Guerre. On voioit les
feux de l'armée, c'est à dire, les
feux qu'on allume la nuit dans un camp : les armes à
feu sont celles qu'on charge de poudre, comme pistolets, mousquets, canons, grenades, bombes & carcasses. On appelle aussi les fusils, les carabines, Bastons à
feu. On dit des villes prises d'assaut, qu'on y a mis tout
à feu & à sang.
Le
feu de la place, c'est le flanc, ou la partie de la courtine où aboutit la ligne de deffense, d'où on fait
feu pour deffendre la face du bastion opposé. La meilleure façon de fortifier est celle qui donne le plus de
feu. en cet assaut la courtine estoit toute en
feu. il fallut soustenir, essuyer le
feu de cette demi-lune. cette trenchée estoit enfilée, exposée au
feu de la place. On dit d'un homme brave & intrepide, qu'il ne craint point le
feu, qu'il va au
feu comme à la nopce.
Le
feu Gregeois, est un feu d'artifice qui brusle jusques dans la mer, & qui augmente sa violence dans l'eau. Il a un mouvement contraire à celuy du feu naturel, parce qu'il se porte en-bas à droit & à gauche, selon qu'on le jette. Il a esté appellé
Gregeois, parce que les Grecs s'en sont servis les premiers vers l'an 660. comme remarque le Pere Petau, fondé sur l'autorité de Nicetas, de Zonare, de Theophanes, & de Cedrenus, & qu'il fut inventé par un Ingenieur de Heliopolis en Syrie nommé Callinicus, qui s'en servit si bien dans les batailles que les Generaux de l'armée navalle de Constantin Pogonat livrerent aux Sarazins auprés de Cizique en l'Helespont, qu'il brusla toute leur flotte, sur laquelle il y avoit 30. mille hommes : quoy que d'autres soustiennent qu'il est plus ancien, & qu'il fut inventé par Marcus Graccus. En effet il y a quelques Auteurs qui font mention que les Grecs & les Romains, s'en sont servis dans leurs guerres. Il est composé de soulfre, de naphte, de poix, de gomme, de bitume. Voyez Jules Scaliger en ses Exercitations contre Cardan. Il est inextinguible, si ce n'est avec du vinaigre meslé de sable & d'urine, ou avec des cuirs verds.
FEU, signifie quelquefois simplement, la lumiere d'une bougie, d'une chandelle, d'un flambeau. Dans les villes policées il est deffendu de marcher la nuit sans
feu, sans flambeau, & sans lanterne. on demande du
feu pour cacheter une lettre. Les
Fermes du Roy s'adjugent au premier
feu, au second
feu, c'est à dire, à l'extinction de la premiere ou de la seconde bougie qu'on allume pendant les encheres. il est deffendu de pescher, de chasser au
feu, c'est à dire, la nuit avec de la lumiere. Chez les Teinturiers on dit, qu'il faut passer une estoffe sur un
feu, c'est à dire, la mettre une fois seulement dans un bain chaud.
FEU, en
termes de Marine, signifie le fanal ou lanterne qui est sur la pouppe des vaisseaux pour servir de guide la nuit. L'Amiral porte quatre
feux, fait fanal de quatre
feux. le Vice-Amiral, le Contre-Amiral & le Chef d'Escadre en portent chacun trois. Les autres vaisseaux n'en portent qu'un. Le
feu sert aussi de signal pour regler la route, la voilure & la manoeuvre. On les met en divers endroits & aux haubans de divers masts, suivant qu'il a esté concerté entre les Officiers. On dit des grands vaisseaux, qu'ils ne craignent que la terre & le
feu. Un Corsaire qui craint la corde, s'il est pris, met le
feu aux poudres, & fait sauter le vaisseau. On appelle aussi
feux, ces fanaux qui sont allumez sur le haut d'une tour sur la coste, ou à l'entrée des ports & des rivieres, pour éclairer & guider pendant la nuit les vaisseaux dans leur route.
FEU, signifie quelquefois, la cheminée. Il y a tant de
feux en cette maison, c'est à dire, tant de chambres à
feu, à cheminées. Quelquefois il se dit du
feu actuel qu'on entretient dans un atre. Il me faut 20. voyes de bois par an, car j'ay toûjours deux
feux jour & nuit. Quelquefois il se dit des utenciles qui servent à attiser, detiser, entretenir & souffler le
feu, comme grille, pelle, pincettes, tenailles, soufflet. Un
feu garni d'argent.
FEU, se dit quelquefois aussi d'un mesnage, de toute une famille. Il y a tant de
feux en cette Parroisse. le beaupere & son gendre ne font qu'un
feu, c'est à dire, vivent ensemble, ne font qu'un mesnage. Ce mot vient du
Latin focus.
FEU, en
termes de Theologie, se dit des
feux immateriels dont Dieu se sert pour punir les meschants. Les
feux d'enfer & du Purgatoire sont des
feux inextinguibles qui bruslent les malheureux sans les consumer. le monde doit perir par un deluge de
feu. Sodome & Gomorre furent punis par le
feu du ciel ; ils avoient fait des crimes qui meritoient le
feu. Dieu apparut à Moïse sous la figure d'un
feu ardent en un buisson. le St. Esprit descendit sur les Apostres en langues de
feu. le camp des Israëlites estoit guidé par une colomne de
feu. les Hebreux conservoient un
feu sacré dans le temple. les Payens ont adoré le
feu. les Vestales gardoient le
feu sacré des Romains. les Perses ont encore des
feux qui bruslent depuis plus de mille ans sur des montagnes.
FEU, se dit aussi des astres & des meteores. Les Poëtes appellent tous les astres, les
feux du firmament, les
feux de la nuit, des globes de
feu. la lune est un des moindres
feux du ciel. les
feux follets, ou
ardents, sont des exhalaisons qui s'enflamment. On dit, que le ciel est tout en
feu, pour dire, qu'il tonne & éclaire beaucoup. On appelle sur la mer, le
feu St. Elme, certains
feux volants autour des masts & des manoeuvres, & de la cage, causez apparemment par quelques exhalaisons qui restent aprés une tempeste, & qui en presagent la fin. les Mariniers les appellent
St. Nicolas, Sainte Claire, Sainte Helene ; les Italiens
Hermo ; les Castillans
San Elmo ; les Anciens
Castor & Pollux. Quand il n'en paroist qu'un, on l'appelle
Furolle ou
Helene : ce qu'on tient de mauvais presage. Quand il en paroist deux, les Mariniers s'en resjoüissent, & les saluent avec leurs sifflets.
FEU, se dit aussi
en Medecine & en Chirurgie. Le
feu St. Anthoine, estoit autrefois une maladie fort dangereuse. Du
feu volage, est une espece de dartre qui s'enflamme, & qui vient sur tout au visage. on oste le vin aux malades, de crainte de mettre le
feu dans une playe, d'augmenter le
feu de la fievre. l'arsenic met le
feu dans la bouche, dans les entrailles. il y a des playes qui ne se guerissent qu'avec le
feu. Le
feu actuel, est un bouton de
feu, un fer chaud. un
feu potentiel, est celuy qui est enfermé dans les remedes caustiques, comme les cauteres, & en quelques mineraux ou plantes corrosives. On dit aussi, Donner le
feu à un cheval, quand on luy applique un bouton ou un couteau de
feu pour le guerir du farcin ou de quelques autres maladies.
FEU, se dit en
termes de Lapidaires, de l'éclat, de la vivacité de quelque corps, de la lumiere qu'il jette ou qu'il refleschit. Un diamant fin jette bien du
feu, de l'éclat. l'escarboucle est une pierre imaginaire, qu'on dit jetter assez de
feu pour éclairer une chambre. des yeux vifs & brillants jettent du
feu. les vers luisants, la pierre de Boulogne, le Phosphore, la nuit jettent du
feu. On appelle couleur de
feu un
rouge vif & foncé qui a l'éclat du
feu. Les couleurs de
feu, orangé & nacarat sont feintes avec bourre & garence sans les mesler. De Fustel.
FEU, se dit aussi de certains poils roux qui viennent autour des yeux des petits chiens, qui les font beaucoup estimer par ceux qui en sont curieux.
FEU, se dit figurément en choses spirituelles & morales de la vivacité de l'esprit, de l'ardeur des passions. Cet Advocat a bien du
feu, c'est un esprit tout de
feu. ce Poëte n'a point de genie, il n'eut jamais de
feu. le
feu brille par tout dans ses Escrits. il a l'ame échauffée d'un beau
feu, d'un noble
feu.
On dit d'un homme en colere, qu'il a les yeux tout en
feu, que le
feu luy a monté au visage, qu'il jette
feu & flammes, qu'il luy faut laisser jetter son
feu. On dit aussi d'un homme amoureux, qu'il brusle d'un beau
feu, qu'il nourrit un
feu discret, un
feu caché sous la cendre, un
feu qui le devore. la bonne morale veut qu'on éteigne le
feu de la concupiscence.
On dit aussi, Brusler d'un
feu divin, d'un
feu celeste, d'un amour divin. On dit en ce sens, qu'il faut laisser passer le
feu de la jeunesse, ses emportemens. Le
feu se dit aussi du courage. On a du mal à soustenir le premier
feu, la premiere impetuosité des François.
FEU, se dit aussi des troubles, des seditions. Pendant les guerres des Huguenots, tout le Royaume estoit en
feu, des Predicateurs seditieux mettoient le
feu par tout. le Roy a esteint enfin le
feu de la sedition. Quand on use en ces occasions de remedes violents, on dit qu'il y faut appliquer le fer & le
feu.
On dit au lansquenet, que le premier Roy qui viendra fera
feu, pour dire, qu'il fera gagner ou perdre quelque coup notable.
FEU, se dit proverbialement en ces phrases. un
feu à rostir un boeuf, c'est un grand
feu & fort violent. un
feu de reculée. On dit aussi, Il n'est
feu que de gros bois. On dit des desbauchez, qu'ils font grande chere & bon
feu. On dit aussi, qu'un homme a mis le
feu à la cheminée, pour dire, qu'il a mangé des viandes trop salées ou trop espicées, & qu'il s'est mis le gosier, le palais en
feu. On dit aussi, C'est un
feu de paille, d'une émotion qui ne dure pas long-temps, d'une entreprise qu'on n'achevera point. On dit aussi, Faire du
feu violet, pour dire, Faire quelque chose avec vigueur, ou éclat à cause que le
feu de bois verd qui est le plus violent, tire sur le violet. On dit encore, Le bois tortu fait le
feu droit. On dit d'un homme qui s'enfuit fort viste, qu'il court comme s'il avoit le
feu au cul. On dit de deux personnes ennemies qui ne se sçauroient souffrir, que c'est le
feu & l'eau. On dit aussi, Dites luy cela, & vous allez chauffer au coin de son
feu, pour dire, Allez luy reprocher cela en face. On dit d'une maison qu'on trouve en desordre, Il n'y a ni pot au
feu, ni escuelles lavées. On dit d'un homme fort pauvre, qu'il n'a ni
feu ni lieu, quand il n'a aucune retraitte, aucune demeure asseurée. On dit de celuy qui n'a point voyagé, qui n'a point veu le grand monde, qui n'a point esté à la guerre, que c'est un cagnardier qui n'a jamais bougé du coin de son
feu. On dit, Faire mourir quelqu'un à petit
feu, pour dire, le faire languir dans une longue attente d'une chose dont il a besoin. On dit, que le
feu ne va point sans fumée, pour dire, qu'il paroist toûjours quelque signe au dehors d'une violente passion qu'on a dans l'ame, & qu'il y a toûjours quelque chose de vray de ce qu'on dit publiquement. On dit encore, Mettre les fers au
feu, en parlant d'une affaire, pour dire, Commencer à la remuer, ou s'y appliquer vigoureusement. On dit aussi, que le
feu est à une marchandise, pour dire, qu'il y a presse à l'acheter, qu'on y court comme au
feu. On dit aussi, Mettre le
feu aux estouppes, mettre le
feu aux poudres, jetter de l'huile sur le
feu, mettre le
feu sous le ventre à quelqu'un, pour dire, l'exciter, l'encourager à faire quelque action à laquelle il estoit desja porté d'ailleurs, animer sa colere, sa passion. On dit, qu'un homme se mettroit au
feu pour son amy, pour dire, qu'il est prest de le servir dans les choses les plus difficiles ; & qu'il mettroit la main au
feu, son doit au
feu quand il propose quelque chose dont il est tres asseuré. Ce proverbe se dit par allusion à une coustume qu'on avoit autrefois de se purger d'une accusation par l'attouchement du fer chaud. Cunegonde femme de l'Empereur Henry de Bavieres se purgea du soubçon que son mari avoit contre elle, en marchant les pieds nuds sur 12. socs de charruë ardents.
FEU, FEÜE. subst. Terme indeclinable, dont on se sert en parlant des deffunts, dont la memoire est encore assez recente. Le
feu Roy se dit du Roy dernier mort. la
feüe Reine.
feu mon pere, mon oncle. Les Notaires de quelques Provinces disent encore au plurier
furent, en parlant de deux personnes conjointes & decedées : ce qui marque que ce mot vient de
fuit & de
fuerunt. Neantmoins Menage pretend avec quelque apparence, qu'il vient de
functus, au lieu de
fato functus.
S'il se trouve quelque conformité en cet endroit avec le Dictionaire de l'Academie, le lecteur n'en doit pas estre surpris, puisque c'est le même Auteur qui en a fait le canevas, dont la minute qui est escrite de sa main peut faire foy. Ce mot, qui apparemment se fera distinguer des autres, doit suffire pour faire cesser le reproche qui luy est fait, de n'avoir pas voulu communiquer ses lumieres à la compagnie ; puis qu'il n'en a pas esté chiche toutes les fois qu'on les a voulu recevoir.