fourrer se fourrer
définition
Définition de
fourrer
verbe transitif
vieux Doubler intérieurement ou extérieurement. Fourrer un cordage.
Doubler de fourrure, de ce qui tient chaud. Fourrer un manteau avec du lapin.
Garnir l'intérieur (d'une confiserie, d'une pâtisserie).
familier
Faire entrer, mettre (dans une chose creuse). Fourrer ses mains dans ses poches.
au figuré Fourrer son nez dans les affaires des autres.
Faire entrer brutalement ou sans ordre. ➙ enfourner, mettre. Fourrer des objets dans un sac. ➙ familier flanquer, ficher, foutre. Fourrer une valise sous un meuble.
Fourrer qqch. dans la tête, le crâne de qqn (pour le faire apprendre ou pour le faire croire, accepter).
Placer sans soin. Je ne sais plus où j'ai fourré mes lunettes.
conjugaison
Conjugaison du verbe fourrer
actif
indicatif
présent
je fourre
tu fourres
il fourre / elle fourre
nous fourrons
vous fourrez
ils fourrent / elles fourrent
imparfait
je fourrais
tu fourrais
il fourrait / elle fourrait
nous fourrions
vous fourriez
ils fourraient / elles fourraient
passé simple
je fourrai
tu fourras
il fourra / elle fourra
nous fourrâmes
vous fourrâtes
ils fourrèrent / elles fourrèrent
futur simple
je fourrerai
tu fourreras
il fourrera / elle fourrera
nous fourrerons
vous fourrerez
ils fourreront / elles fourreront
synonymes
Synonymes de fourrer verbe transitif
au sens de doubler
au sens de farcir
Dictionnaire universel de Furetière (1690)
Définition ancienne de FOURRER v. act.
Faire entrer, introduire quelqu'un dans une maison, dans une affaire, en quelque lieu. Il a fourré son fils en une bonne Commission. il s'est fourré dans la Ferme Generale. ce jeune homme fera fortune, il est entrant, il se fourre par tout, il est toûjours fourré dans les bonnes compagnies. Menage derive ce mot de furrare, qui a esté fait de foderare, & qui vient de l'Allemand foeren, signifiant la même chose. ou plutost il vient de fourra, qui en langage Celtique ou Bas-Breton signifie, remplir. FOURRER, signifie aussi, Mettre quelque chose dans une autre, l'y faire entrer. Il luy a fourré son espée au travers du corps. on ne sçauroit plus rien fourrer dans ce coffre, dans ce sac, il est trop plein. FOURRER, signifie encore, Se cacher, se mettre en quelque lieu estroit. Au jour du Jugement le pescheur ne sçaura où se fourrer, il n'y aura point d'asile pour luy. quand on monstre une espée à ce poltron, on le feroit fourrer dans un trou. Nicod derive ce mot de ferre, ou de foras ire. FOURRER, signifie aussi, Garnir de fourrures ou d'autres choses qui gardent la chaleur. Ce vieillard a fait fourrer son justaucorps, il a son manteau doublé de panne, de ratine, il se fourre bien de peur du froid. en ce sens il vient du Latin foderare. FOURRER, se dit aussi en parlant d'une fraude qu'on pratique dans les monnoyes, quand des flaons de cuivre ou de fer, ou des metaux alliez, sont couverts ou bordez de lames d'or ou d'argent, & ensuitte passez dans les fers pour les monnoyer. Les Anciens ont fourré quelques monnoyes de cette façon. On le dit aussi des bottes de paille, de foin, & autres choses dont le dedans est de moindre valeur que le dehors. FOURRER, se dit figurément en Morale des choses spirituelles. On ne sçauroit rien fourrer dans la teste de cet escolier, tant il est stupide. je ne sçay qui luy a fourré cette opinion dans l'esprit. ce Pedant a fourré cent trippes de Latin en son discours. On dit proverbialement, qu'un homme fourre son nez par tout, pour dire, qu'il est incommode, qu'il se mesle des affaires où il n'est point appellé. On dit aussi, Il a bien fourré de la paille dans ses souliers, pour dire, Il s'est enrichi. FOURRÉ, ÉE. part. & adj. On appelle aussi une paix fourrée, une paix qui n'est faite qu'en apparence, & qui ne durera pas long-temps. un coup fourré, un coup qu'on porte avec furie & sans se mettre en garde, qui en fait recevoir un autre en même temps. une piece de monnoye fourrée, qui n'a que le dessus & les bords d'or ou d'argent, & le reste faux. une botte de foin, de paille ou autre marchandise, fourrée, quand on a mis le plus beau au dehors, & que le dedans est de moindre valeur. On appelle en termes de Chasse, Lieux fourrez, les espiniers & les forts du bois où les bestes noires font leur demeure. On appelle des langues fourrées, certaines langues de cochons qui viennent de Touraine, faites de certain hachis de viande recouvert de la même peau de la langue. On dit proverbialement, un innocent fourré de malice, en parlant d'un homme qui est meschant dans l'ame, & qui semble en apparence estre simple.
Ces définitions du XVIIe siècle, qui montrent l'évolution de la langue et de l'orthographe françaises au cours des siècles, doivent être replacées dans le contexte historique et sociétal dans lequel elles ont été rédigées. Elles ne reflètent pas l'opinion du Robert ni de ses équipes. En savoir plus.