question

Demande qu'on fait à quelqu'un pour apprendre quelque chose de luy. Les Nouvellistes qui voyent un courier luy font cent questions. Un Voyageur qui arrive est importuné de mille questions qu'on luy fait.QUESTION, en termes dogmatiques, se dit de l'examen d'un doute, d'une difficulté dont on traite, dont on dispute pour en éclaircir la verité. En toutes les sciences il y a bien des questions à examiner. Il faut toûjours distinguer la question du droit d'avec la question du fait. Cet homme ne sçait pas resoudre la question, ne voit pas le noeud de la question, ne prend pas le point de la question. Les Jurisconsultes appellent la question pour l'ami, une cause qui est fort problematique, qu'on peut juger également bien de part & d'autre. Dans les procés il y a des questions principales & des questions incidentes. On ne sçauroit trop examiner les affaires où il est question de la vie.QUESTION, se dit aussi des Traitez qu'on fait sur des matieres dogmatiques. Les Questions Tusculanes de Ciceron. Les Questions Academiques.QUESTION, est aussi une division que font quelques Auteurs de leurs Livres : comme, St. Thomas a divisé sa Somme en plusieurs Questions & Articles, quoy que chaque Article soit celuy qui traite une question particuliere. Le Droit Canon est aussi distingué par Causes & Questions.QUESTION, se dit aussi d'une These qu'on soûtient dans les Colleges, qui encore qu'elle aboutisse à une seule question, neantmoins en contient plusieurs autres sur lesquelles on dispute en même temps.Les Medecins appellent une question quodlibetaire, des Theses qu'ils soustiennent dans leurs Escoles.QUESTION, se dit aussi de tout ce dont il s'agit, lors qu'on est en different, ou qu'on a besoin de quelque chose. Il est question de disner, & non pas de disputer. Si nostre repas, nostre vin sera bon, c'est la question. Si nous nous divertirons bien, belle question ! Il n'est pas question de faire cette entreprise, il est question où on trouvera de l'argent. Voilà ce dont il est question.QUESTION, signifie aussi la torture qu'on donne aux criminels pour sçavoir la verité de quelque crime qualifié. On donne aussi la question aux criminels condamnez pour avoir revelation de leurs complices. Il faut qu'il y ait de puissans indices ou demi-preuve pour appliquer un homme à la question. La question ordinaire à Paris se donne avec six pots d'eau & le petit treteau. L'extraordinaire avec six autres pots, & le grand treteau, qui serre & estend davantage le criminel qui est suspendu. On la donne ailleurs avec des coins & des brodequins, & en chauffant les pieds. Il a été appliqué à la question ordinaire & extraordinaire, & n'a rien confessé. Il faut qu'un homme persiste, estant hors de la question, à ce qu'il a confessé. On dit aussi, Presenter à la question, quand on fait peur seulement à un accusé de luy donner la question.On dit proverbialement d'un indiscret qui parle trop, qu'il ne luy faut point donner la question pour sçavoir ses secrets.