sang
définition
Définition de
sang
nom masculin
Liquide rouge, visqueux, qui circule dans les vaisseaux, à travers tout l'organisme, où il joue des rôles essentiels et multiples. ➙ hémat(o)- ; -émie. La circulation du sang. Globules, plaquettes du sang.
vieilli Animaux à sang chaud, à température stable; à sang froid, à température variable.
Couleur de sang. en apposition (invariable) Foulards rouge sang.
locution Le sang lui monte au visage, il, elle devient tout(e) rouge.
Mon sang n'a fait qu'un tour, j'ai été bouleversé.
Coup de sang : congestion. Jusqu'au sang : jusqu'à faire saigner.
En sang (➙ ensanglanté ; saigner).
au figuré Un apport de sang frais : un apport d'éléments nouveaux ou jeunes.
dans des locutions Principe de vie. Avoir le sang chaud : être irascible, ou impétueux.
familier Avoir du sang de poulet, de navet : être sans vigueur, être lâche.
Se faire du mauvais sang, du souci. ➙ s'inquiéter, se tourmenter.
Se faire un sang d'encre : s'inquiéter énormément.
Il, elle a ça dans le sang : c'est une tendance profonde.
dans des locutions (Sang humain versé par violence) Verser, faire couler le sang. ➙ tuer.
Noyer une révolte dans le sang, la réprimer violemment.
Avoir du sang sur les mains, avoir commis un crime.
Bon sang !, juron familier.
Le sang, traditionnellement considéré (par erreur) comme porteur des caractères héréditaires. Les liens du sang, de parenté.
locution Avoir du sang bleu : être d'origine noble.
La voix du sang : l'instinct affectif familial.
synonymes
Dictionnaire universel de Furetière (1690)
Définition ancienne de SANG subst. masc.
La plus noble des quatre humeurs qui sont dans le corps de l'animal, & qui entretient sa vie. Harvée est celuy qui a descouvert en nostre temps la circulation du sang par les veines & les arteres, par le coeur & par le foye. Voyez Circulation. Louwer est celuy qui en a fait le premier la transfusion du corps d'un animal dans un autre. Voyez Transfusion. On n'a pas encore decidé en Anatomie, si c'estoit le coeur, ou le foye, qui faisoit le sang. Dans la lepre toute la masse du sang est corrompuë. Le sang extravasé cause les absés & les pleuresies, se convertit en pus. Le venin ne tuë que par la coagulation du sang, qui empêche qu'il ne circule, quand il se fige, quand il se caille. On luy a tiré trois palettes de sang. On a fouëtté cet escolier jusqu'au sang. Robert Boyle a escrit l'Histoire naturelle du sang humain, & dit que si on le desseche jusqu'à le reduire en poudre, elle s'allume à la chandelle, & petille comme le sel marin, & qu'elle se liquefie en une substance noire comme de la poix. Il dit que l'esprit ou le sel volatile du sang est un bon menstruë pour dissoudre le cuivre, & & prendre les teintures de plusieurs corps. Quand on regarde le sang avec des microscopes, on y remarque de petites boulettes rouges qui nagent dans une liqueur aqueuse ; & si en filtrant le sang ces boulettes ne passent point, il n'aura plus de couleur. Mr. Lewenhoeck qui en a fait l'observation, dit que ces globules sont vingt-cinq mille fois plus petits qu'un grain de sable, afin qu'ils puissent passer par les veines capillaires. Le sang prend quelquefois divers noms, suivant les parties où il domine, ou par où il s'escoule. Le sang veineux est celuy qui sort d'une veine ; le sang arteriel, celuy qui sort par l'ouverture d'une artere. Le sang hemorroïdal est un sang aduste & melancolique, qui sort par le fondement. Le sang menstrual est un excrement du dernier aliment, lequel en certain temps se purge par la matrice, & sert pour engendrer & nourrir le foetus. La dyssenterie ou flux de sang arrive, quand on vuide le sang tout clair avec les excremens, qu'on nomme autrement la caquesangue. Le sang est encore distingué par les mouvements qu'il donne au corps & à l'ame. Le sang chaud, bouillant, bilieux & petillant, fait les gens braves, coleres, ambitieux, turbulents. Le sang froid rend les gens doux, sages, tranquilles. Ceux qui font un conte agreable, & de sang froid, sont plus plaisants que les autres. Il faut estre bien meschant pour quereller les autres de sang froid, pour les tuer de sang froid. SANG, se dit aussi en parlant de meurtre & de carnage. Il y eut une grande effusion de sang dans cette bataille, il couloit des ruisseaux, des rivieres de sang. Les Tyrans estoient alterez, affamés du sang Chrêtien. Le sang des Martyrs estoit une semence de Chrêtiens, disoit Tertullien ; ils ont cimenté la foy de leur sang ; leur sang crie vengeance à Dieu ; ils ont esté baptisés dans leur sang. L'Eglise abhorre le sang, ne condamne personne à la mort ; elle est profanée par l'effusion du sang. Neron trempa ses mains dans le sang de sa mere. A la prise de cette ville on mit tout à feu & à sang. SANG, se prend quelquefois pour la vie qui s'entretient par le sang. Il faut donner sa vie, jusqu'à la derniere goutte de son sang, pour la Religion & pour son Prince. Je signeray cette verité de mon sang. Il a payé de son sang, il a lavé cette lascheté dans son sang. On le dit aussi des travaux & des peines extraordinaires. Il a sué sang & eau pour achever cet ouvrage. C'est une perte qu'il faut pleurer avec des larmes de sang. Je voudrois qu'il m'eust cousté une pinte de mon sang, & que cela fust fait. En termes de Theologie, on dit que JESUS-CHRIST nous a rachettez de son sang, qu'il a versé pour nous tout son sang. Il nous a donné son corps & son sang dans l'Eucharistie. SANG, se dit figurément en choses spirituelles. L'Escriture dit, Ce n'est point la chair & le sang qui vous ont revelez les mysteres. Ceux qui ont lavé leurs vestements dans le sang de l'Agneau. SANG, se prend quelquefois pour le bien. Les chicaneurs, les concussionnaires, les Maltotiers succent le sang du peuple, vivent de son sang. Tirer de l'argent de la bourse de cet avare, c'est luy tirer le sang de ses veines. SANG, se dit aussi de la parenté, de la race, de la communication qui se fait du sang par la generation. Les Princes du Sang sont ceux qui sont descendus du Sang Royal, les proches parents du Roy. Tous les Heros de l'Antiquité se disoient issus du sang des Dieux. Il est de noble sang, d'illustre famille. Je reconnois mon sang à ce noble courroux. Il connoit mieux mon sang, il sçait mieux son devoir, dit Corneille dans le Cid, & dans les Horaces. Il a trahi son sang, sa naissance. Il ne veut pas avoir pitié de son sang, de son fils. SANG DE DRAGON. Voyez DRAGON. SANG, se dit proverbialement en ces phrases. Le sang luy est monté au visage, c'est à dire, Il en a esté esmeu de honte, ou de colere. Cet homme a du sang aux ongles, il a du courage, & se sçait deffendre. On dit aussi, que bon sang ne peut mentir, pour dire, qu'on a de la peine à faire des actions indignes de sa naissance. On le dit aussi des enfants qu'on reconnoist par quelque mouvement de la nature.
Ces définitions du XVIIe siècle, qui montrent l'évolution de la langue et de l'orthographe françaises au cours des siècles, doivent être replacées dans le contexte historique et sociétal dans lequel elles ont été rédigées. Elles ne reflètent pas l'opinion du Robert ni de ses équipes. En savoir plus.