Le mois de septembre est celui de la rentrée scolaire (quand les conditions sanitaires le permettent !) mais aussi celui des vendanges. À cette occasion, nous avons envie de vous parler vin.
Qu’il s’agisse de mots courants ou de termes plus techniques, certains ont une histoire étonnante. En voici dix que nous avons réunis dans un classement à consommer sans modération.
10. Vin
Le mot vin lui-même apparaît à la fin du Xe siècle. Il vient du latin vinum qui signifie « liqueur de fruits » et « vin », et qui est à l’origine du nom du vin dans de nombreuses langues : l’anglais wine, l’allemand Wein ou le breton gwin. Savez-vous que ce dernier est peut-être à l’origine de baragouin « langage incompréhensible » ? Bara « pain » et gwin « vin » étaient les mots avec lesquels les pèlerins bretons demandaient l'hospitalité dans les auberges…
9. Vendange
On nomme vendange le fait de cueillir et de rassembler les raisins mûrs pour la fabrication du vin et, par métonymie, l’époque de cette cueillette et le raisin récolté. Il fait lui aussi partie de la famille de vin. Apparu au XVIIIe siècle sous la forme vendeignes, il vient du latin vindemia, formé de vinum « vin » et du verbe demere « récolter ». Vendémiaire, premier mois du calendrier républicain, est ainsi nommé d’après vindemia : c’est une période qui commence fin septembre.
8. Œnologie
Pourquoi dit-on œnologie pour parler de l’étude des techniques de production et de conservation du vin ? Parce que cette fois, le français n’a pas recours au latin mais au grec. Apparu en 1636, œnologie est formé à partir d’oinos « vin ». Il a pour dérivés œnologue (1801) et œnologique (1823). Et l’on retrouve cette racine grecque dans des mots plus rares tels qu’œnophile « amateur de vin » et œnothèque « collection de bons vins ».
7. Cru
Un grand cru, c’est un vignoble réputé ou un grand vin. Autrefois, cru désignait plus largement ce qui pousse dans une région donnée et la région elle-même. Le mot vient de crû, participe passé de croître. Au figuré, on le retrouve dans la locution de son (propre) cru qui signifie « de son invention ». « La pièce est de mon cru » écrivit ainsi Racine au XVIIe siècle.
6. Pinard
On change de registre avec pinard qui, comme jaja, picrate et pif, est un synonyme populaire de vin. Pinard serait une variante argotique de pineau, nom d’un vin de liqueur charentais, ou de pinot, nom d’un cépage. Le linguiste Pierre Guiraud y voit plutôt le dérivé d’un verbe dialectal signifiant « siffler ». Quoi qu’il en soit, le mot est apparu en 1616, mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’il a été popularisé par l’argot des militaires.
5. Lie
C’est l’un des rares mots (une centaine) qui nous viennent des irréductibles Gaulois. Lie, dont la plus ancienne trace écrite remonte au XIIe siècle, serait en effet issue d’une forme celtique *liga. Il désigne le dépôt qui se forme au fond des récipients contenant des boissons fermentées. Au figuré, la lie est ce qu’il y a de plus vil, comme dans la lie de la société. Le mot a aussi donné l’adjectif de couleur lie-de-vin « rouge violacé ».
4. Cépage
Le cépage est la variété de plant de vigne donnant un certain type de vin et, par métonymie, ce type de vin lui-même. Le chardonnay, le sauvignon, le muscadet, le riesling, entre autres, sont des cépages. Le mot est dérivé de cep, dans cep de vigne « pied de vigne », qui vient du latin cippus « poteau, borne, pieu ». Par l’intermédiaire du gascon cep « tronc », cippus est aussi à l’origine de cèpe, champignon nommé en référence à sa forme épaisse.
3. Chaptalisation
La chaptalisation est l’action d'ajouter du sucre au moût de raisin avant la fermentation, pour augmenter la teneur en alcool. Jean-Antoine Chaptal (1756-1832) fut ministre de l’Intérieur de Napoléon Bonaparte. Mais ce fut surtout un brillant scientifique, fondateur des premières fabriques de produits chimiques en France. C’est dans ce cadre qu’il améliora la production de l'acide chlorhydrique et théorisa la pratique de vinification à laquelle s’attache son nom.
2. Sommelier
Les sommeliers sont responsables du vin dans les restaurants. Le mot fait partie de la famille de somme « charge » et signifie d’abord « conducteur de bêtes de somme ». Il prend au XIVe siècle le sens d’« officier chargé du transport des bagages de la Cour » puis de « personne responsable de la vaisselle et des provisions dans une communauté ». Au XVIIe siècle, le mot se spécialise et désigne la personne chargée de mettre le couvert et de servir le vin à la Cour. D’où le sens que l’on connaît aujourd’hui, attesté depuis 1812.
1. Gouleyant
C’est au français régional (de l’Ouest) que l’on doit le mot gouleyant, qui vient probablement de goule, variante de gueule. Cet adjectif a la particularité de ne s’utiliser au sens propre qu’à propos du vin, pour qualifier un vin frais et léger, qui « flatte la goule » et se boit facilement. On peut néanmoins l’employer au figuré à propos d’une chose agréable ou attrayante… On espère que vous avez trouvé ce palmarès gouleyant !
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