courir
définition
Définition de
courir
verbe
verbe intransitif (êtres animés)
Se déplacer par une suite d'élans, en reposant alternativement le corps sur l'une puis l'autre jambe, et à une allure, la course*, plus rapide que la marche. ➙ filer, trotter ; familier se carapater, cavaler, foncer. Courir à toutes jambes (→ prendre ses jambes à son cou), à perdre haleine, à fond de train, très vite.
Courir après qqn, pour le rattraper.
Courir (+ infinitif) : aller en courant (faire qqch.). Il a couru embrasser sa mère.
Disputer une épreuve de course. Pilote qui court en Formule 1.
Aller vite. ➙ se dépêcher, se précipiter. Ce n'est pas la peine de courir, nous avons le temps. J'y cours. Les gens courent à ce spectacle, ils y vont avec empressement.
au figuré Courir à sa perte, à sa ruine, à un échec.
familier Courir après qqn, le rechercher avec assiduité. Courir après une femme. ➙ coureur. Courir après le succès, essayer de l'obtenir.
familier Tu peux toujours courir !, attendre (tu n'auras rien).
(temps) Suivre son cours, passer. ➙ courant (I, 4).
locution Par les temps qui courent : actuellement.
L'intérêt de cette rente court à partir de tel jour, sera compté à partir de ce jour.
familier Laisser courir : laisser faire, laisser aller (→ laisser tomber, familier pisser).
verbe transitif
vieux ou locution Poursuivre à la course, chercher à attraper. Courir deux lièvres* à la fois.
Participer à (une épreuve de course). Courir le cent mètres.
Rechercher, aller au-devant de. Courir les aventures.
Courir un danger, y être exposé. Courir un risque. Courir sa chance. ➙ essayer, tenter.
Fréquenter assidûment. ➙ hanter. Courir les magasins. ➙ faire. Courir les filles (➙ coureur (II)).
familier Courir qqn, l'énerver. Tu commences à nous courir avec tes histoires.
conjugaison
Conjugaison du verbe courir
actif
indicatif
présent
je cours
tu cours
il court / elle court
nous courons
vous courez
ils courent / elles courent
imparfait
je courais
tu courais
il courait / elle courait
nous courions
vous couriez
ils couraient / elles couraient
passé simple
je courus
tu courus
il courut / elle courut
nous courûmes
vous courûtes
ils coururent / elles coururent
futur simple
je courrai
tu courras
il courra / elle courra
nous courrons
vous courrez
ils courront / elles courront
synonymes
exemples
Phrases avec le mot courir
On ne peut pas courir pour se mettre à l'abri avec un enfant !Géo, 14/09/2021, « Randonner avec un enfant : les meilleurs conseils d'un papa… »
Durant ses séances elle avait trouvé/créé un espace où elle était attendue sans courir le risque d'être avortée.Le Coq-héron, 2020, Sylvie Roques Gaichies (Cairn.info)
Afin de donner plus de visibilité aux membres des associations, des projets pourront courir jusqu'en 2022 même si l'appel reste annuel.Ouest-France, 13/09/2019
La vie moderne est souvent trépidante et on a tendance à courir après le temps.Ça m'intéresse, 06/11/2021, « Renforcer ses défenses naturelles à l'approche de l'hiver »
La proximité avec des animaux domestiques potentiellement agressifs envers eux peut également leur faire courir un danger.Géo, 04/10/2021, « Qui est le hérisson, l’ami de nos jardins ? »
Nous nous sommes contentés de courir derrière les faits, derrière les événements.Europarl
Commencez par courir cinq minutes en chaussures minimalistes après un entraînement ou à la fin d'une sortie.Capital, 22/11/2012, « Les baskets pour courir
d’un pied léger »
Les négliger, c'est courir le risque de gouverner sans azimut et de s'égarer.Capital, 09/11/2020, « Confinement : l'activité des professionnels de l'immobilier en péril »
Retrouver la qualité primordiale de ce sport : courir pour être libre !Géo, 24/12/2020, « Running : nos conseils pour bien s'équiper »
Ce grand sportif a donc décidé de courir sans relâche pour les aider et récolter des fonds.Ouest-France, Marie CAROF-GADEL, 09/06/2021
Cette imagination débordante leur fait courir un grand danger, notamment en nourrissant l'intuition des jeunes filles qui sentent quelque chose venir.romantisme, 2014, Érika Wicky (Cairn.info)
Un des autres la ramasse, et se met à courir aussitôt.Jean-François de La Harpe (1739-1803)
Pourtant, outre les dangers que cette pratique peut faire courir à ses adeptes, elle nuit aussi à la faune et la flore locales.Géo, 19/05/2009, « La folie des hauteurs »
Commencez donc par observer votre lapin pour déterminer ce qui lui plaît : est-ce qu'il aime plutôt courir et bondir ?Ça m'intéresse, 16/01/2022, « Comment jouer avec son lapin ? »
Des spécialistes de cette affection l'ont alors soignée, si bien qu'un an plus tard, elle pouvait de nouveau courir.Géo, 16/06/2016, « Tour du monde des chats en vogue sur le net »
Cette première manifestation pubère n'inaugure-t-elle pas le fait de courir désormais le risque d'être un homme ?La clinique lacanienne, 2010, Françoise Gorog (Cairn.info)
Il a fait courir gendarmes et policiers pendant des mois.Ouest-France, 08/09/2021
Les requins-tigres peuvent également courir un risque à changer d'habitat.Géo, 20/01/2022, « Les requins-tigres migrent plus au nord à cause du réchauffement… »
Quand il sort de l'école, c'est pour courir à la ferme et grimper sur les machines agricoles.Ouest-France, Philippe ECALLE, 19/09/2017
Le fait de courir sur la plage produit un effet magique : la visibilité est infinie.Ouest-France, 01/08/2014
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Dictionnaire universel de Furetière (1690)
Définition ancienne de COURIR, ou Courre v. act. & neut.
Se mouvoir promptement, impetueusement, de toute sa force. Courir la poste, le galop. Courir en lice, en une carriere. C'est un homme qui court bien, qui fait grande diligence en courant. Il court comme un Basque. Il court comme un fou. Il court comme un perdu, comme s'il avoit le feu au cul. Il court à toutes jambes, à bride abattuë. On y court comme au feu, comme à la nopce. COURIR, signifie aussi, Poursuivre quelqu'un. Il faut faire courir aprés ces voleurs. Il fut couru long-temps l'épée dans les reins par son ennemy. COURIR, se dit en ce sens des incursions, hostilitez & ravages qui se font à main armée. Cette garnison vient courir jusqu'à nos portes. Les Corsaires vont courir les mers, vont piller, pirater. Il a été enjoint de courir sus à ces paysans revoltez. On a été contraint de courir aux armes. COURIR, se dit aussi des courses qui se font par jeu & par exercice. Alexandre ne voulut pas courir aux Jeux Olympiques, à moins que des Rois n'y courussent. Dans les Academies on court la bague, les testes, le faquin. En Espagne on court les taureaux. COURIR, ou Courre, en termes de Chasse, signifie, Poursuivre le cerf, le lievre, le chevreuil. Laisser courre les chiens, c'est les decoupler. On appelle aussi le laisser courre, le lieu où on decouple les chiens. COURIR, dans les maneges, signifie, Faire galoper un cheval de toute sa force. Vous avez trop couru ce cheval, c'est à dire, Vous l'avez outré, fait courir trop viste & trop long-temps. COURIR, signifie encore, Voyager. Cet homme a bien couru par mer & par terre. Il a couru les quatre coins du monde. On dit en ce sens, qu'un homme a bien couru le monde, pour dire, qu'il a bien appris à vivre, qu'il est experimenté, qu'il a bien veu de sortes de gens. On dit aussi des gens inquiets, qui ne sçauroient demeurer en aucun lieu, qu'ils ne font que courir, qu'on ne les peut trouver chez eux. COURIR, en termes de Marine, signifie, Faire route, gouverner, porter le cap du costé où l'on veut aller. Ce vaisseau a couru deux jours sous un même rumb, sous un même meridien. On appelle courir des bordées differentes, quand on est obligé à louvier & à faire divers revirements. On dit que les Corsaires courent le bon bord, quand ils poursuivent des vaisseaux marchands. COURIR, se dit aussi des terres, des rochers & des costes. Cette coste court Est-Oüest, c'est à dire, va droit d'Orient en Occident. Ces rochers courent Sud-Oüest environ trois lieuës, pour dire, s'étendent depuis le Midy jusqu'à l'Occident. COURRE, signifie aussi, Donner de l'exercice à autruy. Ce plaideur a fait renvoyer son procés en un Parlement éloigné, il a bien donné à courre à ses parties. On a donné un soufflet à ce Gentilhomme, c'est à luy à courre. COURIR, signifie aussi, Hanter, frequenter en certains lieux, se plaire à y aller souvent. Les curieux de tableaux, de bijoux, courent les inventaires. Les devots courent les Sermons. Les galants courent le bal, les ruelles. Les Musiciens courent les concerts. On dit en ce sens, On court un tel Predicateur. Cet homme est si agreable, que toutes les Dames le courent. COURIR, se dit aussi de toute autre affaire qu'on fait viste. Il faut écrire posément, & ne pas courir, quand on veut bien apprendre. Il ne faut pas courir, quand on dit son Breviaire, le dire trop viste. COURIR, s'employe aussi en parlant d'une abondance de vermine, d'insectes. Les souris courent dans cette maison. Les poux courent sur cette chemise. Les fourmis courent dans ce jardin, &c. COURIR, se dit encore du mouvement naturel des choses fluides. Les eaux courent dans plusieurs ruisseaux, dans plusieurs rigoles de ce jardin. Le sang, les humeurs courent dans le corps. Il a un rhumatisme qui luy court sur divers membres ; une dartre qui luy court sur le visage. On dit aussi, qu'un muid court, pour dire, qu'il s'enfuit, que la liqueur s'échappe du vaisseau. COURIR, se dit aussi du temps. C'est le mois qui court, l'année qui court, pour dire, le mois, l'année presente. Le temps de son bannissement a couru d'un tel jour, pour dire, a commencé un tel jour. On le dit aussi des interêts qui courent du jour de la demande en Justice, du jour de la constitution, pour dire, qu'ils sont deus dés ce temps-là. On dit aussi, qu'un homme court sa 15. année, court son année climaterique, pour dire, qu'il est parvenu à ces âges-là. COURIR, signifie aussi, Estre à la mode, estre receu, approuvé. La mode qui court est toûjours la plus approuvée. La monnoye qui court le plus est toûjours la plus nouvelle. Les chansons qui courent sont les plus agreables. COURIR, se dit aussi de ce qui se publie, de ce qu'on fait passer par les mains, par la voix de plusieurs personnes. On a fait courir un Manifeste sur la declaration de la guerre. On a fait courir un libelle contre l'honneur de cette partie. Il court un bruit sourd d'une mauvaise nouvelle. Il faut faire courir la voix pour opiner sur cette proposition. L'advis qui court est celuy qui est le plus fort. On fait courir des billets pour assembler des Compagnies, ou pour recouvrer des choses perduës. On dit aussi, Faire courir une santé, pour dire, la faire boire à la ronde. On dit aussi, qu'il court bien des fievres, des maladies, pour dire, qu'elles sont bien communes, que plusieurs gens en sont attaquez. COURIR, se dit aussi figurément en choses morales. On dit qu'un homme court une belle fortune, pour dire, qu'il est en belle passe : qu'il court à l'Evêché, au chapeau de Cardinal, au baston de Mareschal, pour dire, qu'il y aspire, qu'il y a apparence qu'il y peut parvenir : qu'il court à la gloire, pour dire, qu'il n'estime que l'honneur, que le prix de la vertu : qu'il court une charge, un Benefice, pour dire, qu'il tâche de l'obtenir. Et au contraire on dit, qu'il court à l'Hospital, à sa ruine, à sa perte, pour dire, qu'il gouverne mal ses affaires. On dit aussi, qu'un homme court hasard, court fortune d'estre riche, d'estre assommé, pour dire, qu'il luy peut arriver du bien & du mal. On dit encore, qu'un homme veut bien courir la risque de quelque chose, quand il la prend à ses perils & fortunes, qu'il veut bien que la perte tombe sur luy. On dit encore, qu'un homme a bien couru des fortunes en sa vie, pour dire, qu'il a bien essuyé des perils, des dangers. On dit aussi, qu'un homme court sur le marché d'autruy, qu'il court sur ses brisées, pour dire, qu'il encherit sur un autre, qu'il veut obtenir ce qu'un autre pretendoit d'avoir. On dit en ce sens, qu'il ne faut pas courir aprés son esteuf, pour dire, qu'il ne se faut pas defaire d'une chose dont on peut avoir besoin quelque jour. On dit qu'un homme est fou à courir les ruës, pour dire, qu'il est tout à fait hors de son sens. COURU, UË. part. & adj.
Ces définitions du XVIIe siècle, qui montrent l'évolution de la langue et de l'orthographe françaises au cours des siècles, doivent être replacées dans le contexte historique et sociétal dans lequel elles ont été rédigées. Elles ne reflètent pas l'opinion du Robert ni de ses équipes. En savoir plus.