Faire une action de l'esprit, de l'imagination, de la memoire. Descartes prouve que la premiere & la plus certaine des veritez c'est, Je
pense, de laquelle on tire, Donc je suis. La devise de l'Ordre de la Jartiere est, Honni soit qui mal y
pense. Il a blessé cet homme par mesgarde & sans y
penser. Il y a des gens à qui le bien vient sans qu'ils y
pensent. Ce mot vient du
Latin pensare. Menage.
PENSER, signifie aussi, Faire une reflexion, former un jugement, une opinion. Il faut
penser sans cesse à son salut. Je vous laisse à
penser, pensez y bien, vous avez tout le temps d'y
penser. Il est condamné par les Medecins, il faut qu'il
pense à ses affaires. Plus j'y
pense, plus je medite là-dessus, plus j'y trouve de difficulté. C'est un homme distrait qui
pense ailleurs. Ce dessein a esté bien
pensé, mais mal executé.
PENSER, signifie quelquefois, Deliberer. Cela est tout
pensé. Voilà un bon advis, j'y
penseray. On a
pensé &
repensé à tous les inconvenients. Nous avons bien autre chose à
penser, à examiner.
PENSER, signifie encore, Attacher sa pensée & ses soins à quelque chose pour tascher de l'obtenir. Il ne
pense plus à cette terre qu'il avoit dessein d'acheter. Ce jeune homme
pense à cette fille, il la veut demander en mariage. Un Moine Profez ne doit plus
penser au monde, auquel il a renoncé.
PENSER, signifie aussi, Estimer, juger. Que
pensez-vous de cet ouvrage, de ce procés, qu'en jugez-vous ? Chacun en
pensera ce qu'il luy plaira. Il ne faut pas mal
penser de son prochain. Je ne sçay que
penser, que juger de cet accident.
PENSER, signifie aussi, Croire. Cet homme
pense qu'il est habile, on le mesprise plus qu'il ne
pense. Cela est ainsi comme je
pense, comme je croy. Hé que
pensez-vous faire ? On ne
penseroit jamais qu'il eût tant d'audace.
PENSER, signifie aussi, Estre prest de faire quelque chose. Il a bien
pensé mourir. Il a
pensé tomber dans ce precipice. Il a
pensé dire une sottise.
PENSER. s. m. Pensée. Il faut chasser le triste
penser, le triste souvenir de cette perte. Les amans aiment à entretenir de doux
pensers, d'agreables resveries.
On disoit autrefois
pens en la même signification, d'où nous est demeuré le guet à
pens, ou
appens, pour dire, un assassinat fait de dessein premedité. On le dit encore des choses premeditées. C'est un guet à
pens.
On dit proverbialement, Il est comme le perroquet de Mr. de Vendosme, s'il ne dit mot, il n'en
pense pas moins.
Penser une playe, un cheval. Voyez
Pancer.