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Intégration des emprunts dans la langue d'accueil
Les emprunts subissent des modifications plus ou moins importantes lorsqu'ils intègrent la langue d'accueil.
Prononciation des emprunts
La prononciation d'un emprunt dans la langue d'accueil est rarement celle de sa langue d'origine. Elle tend en effet à répondre aux règles de la langue d'accueil, et la « bonne » prononciation peut parfois être considérée comme pédante.
Ainsi, beaucoup de francophones prononcent le g du mot , qui est pourtant muet en italien. De même, le mot anglais mobile home se prononce [mɔbilom], à la française, et non [møbail'om], à l'anglaise.
Orthographe des emprunts
Des lettres non accentuées dans la langue d'origine peuvent prendre un accent en français, ce qui permet éventuellement de rendre compte de la prononciation originelle :
Les préconisent d'accentuer tous les emprunts :
La formation du se conforme le plus souvent à la règle du français, c'est-à-dire par ajout d'un s sauf lorsque le mot se termine par s, x ou z :
un judoka → des judokas
un cocktail → des cocktails
un boss → des boss
un box → des box
un kibboutz → des kibboutz
un cocktail → des cocktails
un boss → des boss
un box → des box
un kibboutz → des kibboutz
Ce pluriel « régulier » en français est parfois très éloigné du pluriel originel.
Ainsi, est le pluriel de Targui en arabe, mais il est utilisé comme un singulier par la majorité des locuteurs francophones et a donc un pluriel régulier en s : les Touaregs.
Il arrive que le français importe également le pluriel originel du mot, qui vient alors doubler le pluriel régulier français :
Les préconisent un pluriel en s pour tous les emprunts sauf pour les mots déjà terminés en s, x ou z. Mais elles retiennent parfois le double pluriel (des maximums ou des maxima) et acceptent que les mots d'origine latine à valeur de citation restent invariables (des requiem).
La francisation des emprunts peut porter sur un composant de mots.
Ainsi, le suffixe anglais ‑er, qui désigne un agent, s'écrit de plus en plus souvent ‑eur en français, ce qui permet d'introduire la forme féminine régulière :
débatteur, débatteuse
surfeur, surfeuse
débatteur, débatteuse
surfeur, surfeuse
Sens des emprunts
Les mots peuvent changer de sens ou perdre une partie de leur sens en s'implantant dans la langue d'accueil :
est la graphie francisée de beefsteak (qui signifie en anglais morceau de bœuf) ; mais la forme bif n'étant plus identifiable à l'anglais beef (bœuf), on peut aujourd'hui parler de bifteck de cheval.