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Rectifications de l'orthographe de 1990 : règles
Résumé des règles des Rectifications de l'orthographe de 1990
Le texte des Rectifications de l'orthographe énonce sept règles d'application générale destinées à faire disparaître certaines irrégularités de la langue française. Elles concernent, dans l'ordre :
- dans les nombres complexes ;
- le ;
- dans les verbes du type et dans les inversions interrogatives ;
- sur le i et le u ;
- la graphie des ;
- l' de ;
- le .
Rectifications de l'orthographe de 1990 : le trait d'union
Dans les nombres composés de plusieurs éléments, tous les élements sont désormais liés par des traits d'union :
vingt-quatre, quatre-vingt-dix-neuf, quatre-vingt-dix-mille, trente-et-un, cent-deuxième, sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un
En orthographe traditionnelle, deux éléments d'un nombre composé ne sont liés par un trait d'union que si chacun d'entre eux est inférieur à cent, et s'ils ne sont pas déjà coordonnés par la conjonction et :
vingt-quatre, quatre-vingt-dix-neuf, quatre-vingt-dix mille, trente et un, cent deuxième, sept cent mille trois cent vingt et un
Rectifications de l'orthographe de 1990 : singulier et pluriel des noms composés à trait d'union
Les noms composés d'un et d'un ou d'une et d'un nom prennent la marque du pluriel uniquement quand ils sont au pluriel ; la marque du pluriel se place exclusivement sur le second élément :
un abat-jour → des abat-jours
un compte-goutte → des compte-gouttes
un sèche-cheveu → des sèche-cheveux
un compte-goutte → des compte-gouttes
un sèche-cheveu → des sèche-cheveux
Si le nom prend une majuscule ou est précédé par un article, il ne prend pas la marque du pluriel :
un prie-Dieu → des prie-Dieu (invariable)
un trompe-l'œil → des trompe-l'œil (invariable)
un trompe-l'œil → des trompe-l'œil (invariable)
La règle traditionnelle est identique, mais elle souffre de nombreuses exceptions, généralement justifiées par le sens :
- le nom est parfois invariable :
un abat-jour → des abat-jour (car on abat le jour et non des jours)
- le nom prend parfois la marque du pluriel même lorsque le nom composé est au singulier :
un sèche-cheveux (car on sèche toujours plusieurs cheveux)
Rectifications de l'orthographe de 1990 : accent grave
Verbes du type céder
L' remplace l' au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de :
je cèderai, je cèderais
j'allègerai, j'allègerais
je considèrerai, je considèrerais
j'allègerai, j'allègerais
je considèrerai, je considèrerais
Inversions sujet-verbe
La première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave au lieu d'un accent aigu :
aimè-je, puissè-je, dussè-je
Ces règles permettent de rendre ces formes conformes à la règle générale d'accentuation du français qui veut que la lettre e prenne l'accent grave lorsqu'elle est précédée d'au moins une autre lettre et suivie d'une syllabe qui comporte un e muet.
Rectifications de l'orthographe de 1990 : accent circonflexe
L' n'est plus obligatoire sur le i et le u. On peut donc écrire :
abime comme estime
voute comme route
plait comme fait
piqure comme morsure
traine comme gaine
assidument comme absolument
voute comme route
plait comme fait
piqure comme morsure
traine comme gaine
assidument comme absolument
Cependant, l'accent circonflexe est maintenu :
- dans les terminaisons verbales :
-
à la première et à la deuxième personne du pluriel du passé simple :
nous suivîmes, nous voulûmes ; vous suivîtes, vous voulûtes
-
à la troisième personne du singulier de l'imparfait du subjonctif :
qu'il suivît ; qu'il voulût
-
à la troisième personne du singulier du plus-que-parfait du subjonctif :
qu'il eût suivi ; qu'il eût voulu
-
à la première et à la deuxième personne du pluriel du passé simple :
-
dans les noms propres et leurs dérivés :
Nîmes, nîmois
-
lorsque sa disparition pourrait provoquer des gênantes. On continue donc d'écrire :
dû à cause de duLes composés et les dérivés formés sur ces mots ne portent pas l'accent circonflexe :
jeûne à cause de jeune
toutes les formes du verbe croître à cause du verbe croiresûr mais sureté ; croître mais accroitre
En orthographe traditionnelle, l'emploi de l'accent circonflexe est souvent incohérent à l'intérieur d'une même famille (par exemple, on écrit , mais ) et parfois arbitraire. Il n'y a pas toujours de justification étymologique ni phonétique à la présence ou à l'absence d'un accent. S'il existe bien une différence de prononciation entre e et ê et, chez certains locuteurs, entre a et â et o et ô, cette différence n'a pas de réalité entre i et î ni entre u et û. D'où la disparition de l'accent circonflexe sur ces deux lettres.
Rectifications de l'orthographe de 1990 : verbes en ‑eler et ‑eter
Dans les verbes en ‑eler et en ‑eter, le son « e ouvert » [ɛ] est transcrit systématiquement par un e :
elle ruissèle, elle ruissèlera
j'époussète, j'étiquète
il époussètera, il étiquètera
j'époussète, j'étiquète
il époussètera, il étiquètera
Il en est de même des noms en ‑ement dérivés de ces verbes :
amoncèlement, chancèlement, dénivèlement, ruissèlement…
Cette règle vise à harmoniser la conjugaison. En effet, en orthographe traditionnelle, le son e ouvert est transcrit parfois par un è (je pèle), parfois par un redoublement de la consonne après e (je chancelle).
Rectifications de l'orthographe de 1990 : participe passé
Le participe passé de suivi d'un infinitif est rendu invariable, sur le modèle de :
elle s'est laissé mourir
je les ai laissé partir
la maison qu'elle a laissé saccager
je les ai laissé partir
la maison qu'elle a laissé saccager
Selon l'orthographe traditionnelle, un participe passé suivi d'un infinitif varie uniquement si le complément placé avant lui est le sujet de l'infinitif.
On écrirait donc : Elle s'est laissée mourir. (car c'est elle qui meurt)
Rectifications de l'orthographe de 1990 : singulier et pluriel des mots empruntés
Les noms et les adjectifs empruntés ont un singulier et un pluriel réguliers :
Cette proposition ne s'applique pas aux mots ayant conservé valeur de citation :
des (qui signifie « par ma faute » en latin)
Comme il est normal en français, les mots terminés par s, x, et z sont invariables :
En orthographe traditionnelle, on trouve parfois des pluriels étrangers, non conformes aux règles de formation du pluriel français :
un scenario → des scenarii
un jazzman → des jazzmen
un lied → des lieder
un match → des matches
un maximum → des maxima
un jazzman → des jazzmen
un lied → des lieder
un match → des matches
un maximum → des maxima