Conjugaison | Modes et temps | Subjonctif
Subjonctif
Qu'est-ce que le subjonctif ?
Le subjonctif est le de la . Il est généralement utilisé pour énoncer un fait non réalisé ou incertain, sur lequel la personne qui parle ne veut pas s'engager :
Je crains qu'il ne soit trop tard.
Crois-tu qu'il l'ait fait exprès ?
Crois-tu qu'il l'ait fait exprès ?
Le subjonctif a un temps présent et trois temps passés : imparfait, passé, plus-que-parfait.
Subjonctif présent
Au subjonctif présent, tous les verbes, excepté et , se terminent par ‑e, ‑es, ‑e, ‑ions, ‑iez, ‑ent :
que je prenne, que tu prennes, qu'il prenne, que nous prenions, que vous preniez, qu'ils prennent
Le e final de la 1re personne du singulier se transforme en é en cas d' :
Crois-tu que je puisse t'aider ? mais Puissé-je t'aider !
Cependant, les préconisent le remplacement du é par un è pour rendre compte de la prononciation ; la graphie puissè-je est ainsi considérée comme correcte.
Certains verbes du 3e groupe ont des formes qui se prononcent de la même manière (mais s'écrivent différemment !) aux personnes du singulier du et du subjonctif. Pour les distinguer, il suffit de remplacer la personne du singulier par la 1re ou la 2e personne du pluriel.
Je doute qu'il recoure à ces méthodes ou qu'il recourt à ces méthodes ?
→ Je doute que vous recouriez à ces méthodes et non *recourez.
Il s'agit donc d'un subjonctif : on écrit qu'il recoure et non *qu'il recourt.
→ Je doute que vous recouriez à ces méthodes et non *recourez.
Il s'agit donc d'un subjonctif : on écrit qu'il recoure et non *qu'il recourt.
Pour les verbes du 1er groupe dont l'infinitif se termine par ‑gner (), ‑iller (), ‑ier () et ‑yer (), la différence entre les formes de 1re et 2e personnes du pluriel du subjonctif présent (soignions, veillions, pliions, pagayions) et celles de l'indicatif présent (soignons, veillons, plions, pagayons) ne s'entend pas à l'oral, ce qui génère de nombreuses fautes d'orthographe. Pour éviter la confusion, il suffit de remplacer le verbe du 1er groupe par un verbe du 2e ou 3e groupe.
Il faut que nous signons le contrat ou que nous signions le contrat ?
→ Il faut que nous lisions le contrat et non *que nous lisons.
Il s'agit donc d'un subjonctif : on écrit que nous signions et non *que nous signons.
→ Il faut que nous lisions le contrat et non *que nous lisons.
Il s'agit donc d'un subjonctif : on écrit que nous signions et non *que nous signons.
Subjonctif imparfait
Au subjonctif imparfait, tous les verbes, excepté avoir et être, se terminent par ‑sse, ‑sses, ‑t, ‑ssions, ‑ssiez, ‑ssent :
que je prisse, que tu prisses, qu'il prît, que nous prissions, que vous prissiez, qu'ils prissent
À la 3e personne du singulier, la voyelle précédant le t prend un ; ceci permet de différencier le passé simple du subjonctif imparfait :
il prit (passé simple) mais il prît (subjonctif imparfait)
Le e final de la 1re personne du singulier se transforme en é en cas d'inversion du sujet et du verbe :
que je dusse mais dussé-je attendre longtemps
que j'eusse mais eussé-je ce bonheur
que je fusse mais fussé-je mieux compris
Cependant, les préconisent le remplacement du é par un è pour rendre compte de la prononciation ; les graphies dussè-je, eussè-je, fussè-je sont ainsi considérées comme correctes.
que j'eusse mais eussé-je ce bonheur
que je fusse mais fussé-je mieux compris
Subjonctif passé
Le subjonctif passé se construit avec l'auxiliaire avoir ou être au subjonctif présent suivi du participe passé du verbe :
que j'aie décidé, que tu aies décidé, qu'il ait décidé, que nous ayons décidé, que vous ayez décidé, qu'ils aient décidé
que je me sois hâté, que tu te sois hâté, qu'il se soit hâté, que nous nous soyons hâtés, que vous vous soyez hâtés, qu'ils se soient hâtés
que je me sois hâté, que tu te sois hâté, qu'il se soit hâté, que nous nous soyons hâtés, que vous vous soyez hâtés, qu'ils se soient hâtés
Subjonctif plus-que-parfait
Le subjonctif plus-que-parfait se forme avec l'auxiliaire avoir ou être au subjonctif imparfait suivi du participe passé du verbe :
que j'eusse décidé, que tu eusses décidé, qu'il eût décidé, que nous eussions décidé, que vous eussiez décidé, qu'ils eussent décidé
que je fusse revenu, que tu fusses revenu, qu'il fût revenu, que nous fussions revenus, que vous fussiez revenus, qu'ils fussent revenus
que je fusse revenu, que tu fusses revenu, qu'il fût revenu, que nous fussions revenus, que vous fussiez revenus, qu'ils fussent revenus
Quand utiliser le subjonctif ?
Le subjonctif est employé pour énoncer un fait non réalisé ou incertain, sur lequel la personne qui parle ne veut pas s'engager. C'est le mode de la .
Emploi du subjonctif dans les propositions principales ou indépendantes
Le subjonctif s'emploie surtout dans les . Il peut cependant s'employer dans des ou les pour exprimer :
- l'ordre :
Sois rentré avant la nuit.
- la défense :
Qu'ils ne remettent jamais les pieds ici !
- le souhait :
Que le meilleur gagne !
- le regret :
Ne l'eusses-tu jamais rencontré !
- l', l'hypothèse :
J'y arriverai, dussé-je attendre dix ans.
- la supposition :
Soit une droite D.
- la :
Qu'il fasse ce dont il a envie, puisqu'il ne veut écouter personne.
- l'affirmation atténuée :
Je ne sache pas qu'on m'ait prévenu.
Emploi du subjonctif dans les propositions subordonnées complétives introduites par que
On emploie le subjonctif dans les introduites par que :
- après les verbes exprimant la volonté, le souhait, l'ordre, le doute, l'incertitude :
J'exige que vous sortiez.
Elle aurait préféré qu'il s'abstienne ou (plus rarement) qu'il s'abstînt.
Il craignait que son absence ne soit remarquée ou (plus rarement) ne fût remarquée.
Je m'étonne qu'il n'ait pas réagi.
Il s'attend à ce que je revienne. - après les verbes exprimant la permission, l'accord, le refus, une recommandation, un conseil :
Ils acceptent que nous assistions à l'entrevue.
Je suggère que nous partions maintenant. - après les verbes exprimant le sentiment (amour, crainte, étonnement, joie, regret, etc.) :
Je crains qu'il ne soit déjà trop tard.
Je m'étonne qu'il ne m'ait rien dit.
Cela me surprend qu'elle n'ait pas téléphoné. - après des tours impersonnels :
Il est impossible qu'il ne le sache pas.
Pourvu qu'elle ne l'apprenne pas ! - dans les contextes interrogatifs ou négatifs de certains verbes d'opinion :
Crois-tu qu'elle soit revenue ?
Je ne pense pas qu'il en soit capable.Dans ces mêmes contextes interrogatifs ou négatifs, l' est également possible si l'on veut exprimer la quasi-certitude :Crois-tu qu'elle est revenue ?
Je ne pense pas qu'il en est capable. - en tête de phrase :
Qu'il ait oublié mon anniversaire me surprend.
Emploi du subjonctif dans les propositions subordonnées relatives
On emploie le subjonctif dans les :
- dont la tournure est interrogative ou négative :
Est-il un bien qui soit plus précieux ?
Il n'y a pas de pays qui ait connu autant de changements. - dont l' est un ou une locution impliquant une valeur superlative (le premier, le dernier, le seul, l'unique…)
Le film le plus émouvant que nous ayons jamais vu.
C'est le seul vestige qui ait été trouvé sur le site. - exprimant la finalité, la conséquence, parfois l' :
Je cherche un dictionnaire qui convienne à un adolescent.Dans les phrases suivantes, l'indicatif et le subjonctif expriment deux sens différents :Je cherche une maison qui a des volets roses. (Cette maison aux volets roses existe, je la cherche.)
Je cherche une maison qui ait des volets roses. (Je ne sais pas si une maison aux volets roses existe, mais j'aimerais en trouver une.)
Emploi du subjonctif dans les propositions subordonnées circonstancielles
On emploie le subjonctif dans les introduites par des exprimant :
- le temps : avant que, en attendant que, jusqu'à ce que
Sortons avant qu'il (ne) pleuve.
- la cause incertaine ou écartée : soit que… soit que, non (pas) que, sans que, ce n'est pas que
Je le réparerai sans que cela se voie.
- la conséquence : assez/trop… pour que
Elle lui donne assez d'argent pour qu'il n'ait pas besoin de travailler.
- le but : afin que, pour que, de telle manière/façon/sorte que, de crainte que, de peur que, pour éviter que
Il a tout fait pour qu'elle accepte.
- la concession, l'opposition : alors que, bien que, encore que, au lieu que, quoique, pour peu que, si… que, tout… que, où que, qui que
Est-elle si occupée qu'elle ne puisse nous recevoir ?
- la condition : à condition que, pourvu que, pour peu que, en admettant que, à moins que
Je le ferai à condition que vous m'aidiez.
- la supposition : à supposer que, en admettant que
Je l'aiderai volontiers, à supposer qu'il le veuille.
- la comparaison : (pour) autant que
Ce service est gratuit, pour autant que je sache.