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Proposition subordonnée
Qu'est-ce qu'une proposition subordonnée ?
Une proposition subordonnée est une proposition qui dépend syntaxiquement d'une et qui ne pourrait former une phrase complète du point de vue grammatical et sémantique sans cette principale.
Sa dépendance syntaxique est marquée explicitement par un mot ou par le du verbe.
La proposition subordonnée peut occuper différentes places dans la phrase selon sa nature.
- Elle suit généralement la principale :
Je n'ai pas encore lu le rapport (principale) que vous m'avez transmis (subordonnée).
- Elle peut toutefois précéder la principale, notamment lorsqu'elle a une valeur circonstancielle :
Au moment où j'ai aperçu la voiture (subordonnée), il était déjà trop tard (principale).
- Elle peut être enchâssée dans la principale :
Cette personne, que je ne nommerai pas (subordonnée), est partie sans s'excuser.
Une subordonnée peut dépendre d'une autre subordonnée dans laquelle elle est enchâssée ; la première subordonnée joue alors le rôle de principale par rapport à la seconde :
Je pense (principale) que tous les projets (1re subordonnée) qu'ils ont présentés (2e subordonnée, enchâssée) sont irréalistes.
Les subordonnées sont classées selon le mot qui les introduit, selon leur fonction et selon le mode du verbe qu'elles contiennent.
Fonctions de la proposition subordonnée
La proposition subordonnée peut occuper pratiquement toutes les fonctions d'un nom dans la phrase :
- :
Qui vole un œuf vole un bœuf.
- :
Le plus étrange est que personne ne s'en est aperçu.
- :
Cet animal, qui est un koala, vit dans les arbres.
- :
Je n'ai pas bien compris ce que tu as dit.
- :
Je m'attends à ce qu'il proteste.
- :
Elle a écrit cela pour qu'on réagisse.
- :
Ils ont enfin obtenu les résultats qu'ils souhaitaient.
- :
Je suis choqué qu'il ait eu cette réaction.
Proposition subordonnée relative
La proposition subordonnée relative est introduite par un .
Sa fonction est le plus souvent de compléter un ou un qui est son , présent dans la principale. Elle a alors la valeur d'un ou d'un :
J'apprécie les gens (antécédent) qui ont de l'humour.
Tous les chatons (antécédent) qu'elle a eus étaient tigrés.
Les mines (antécédent) dont on extrayait la houille ont fermé.
C'est à vous (antécédent) que je m'adresse.
C'est la ville (antécédent) où je suis né.
Tous les chatons (antécédent) qu'elle a eus étaient tigrés.
Les mines (antécédent) dont on extrayait la houille ont fermé.
C'est à vous (antécédent) que je m'adresse.
C'est la ville (antécédent) où je suis né.
Il est préférable de faire suivre immédiatement l'antécédent du pronom relatif pour éviter les ambiguïtés maladroites de ce genre :
J'ai réparé le vélo de Jean qui était cassé. (Qui est cassé ? Le vélo, ou Jean ?)
Va chercher la valise de mamie qu'on a oubliée dans le coffre. (Qui a-t-on oublié dans le coffre ? La valise, ou mamie ?)
Va chercher la valise de mamie qu'on a oubliée dans le coffre. (Qui a-t-on oublié dans le coffre ? La valise, ou mamie ?)
La relative peut apporter une nuance circonstancielle ; elle est alors souvent enchâssée :
Anna, qui ne sait pas se taire, lui a fait tout de suite la remarque. (valeur causale)
Mon chef, qui venait d'arriver, a dû repartir sur-le-champ. (valeur temporelle)
Xavier, qui est pourtant très calme, a laissé éclater sa colère. (valeur d'opposition)
Mon chef, qui venait d'arriver, a dû repartir sur-le-champ. (valeur temporelle)
Xavier, qui est pourtant très calme, a laissé éclater sa colère. (valeur d'opposition)
La relative peut être :
Il y a eu trois blessés, dont un très grave.
La fleur que voici est endémique.
Les enfants se sont rués, qui sur les gâteaux, qui sur les jeux.
La fleur que voici est endémique.
Les enfants se sont rués, qui sur les gâteaux, qui sur les jeux.
Certaines relatives n'ont pas d'antécédent. Elles prennent alors la fonction qu'aurait eue leur antécédent s'il était exprimé :
Qui ne risque rien n'a rien. ()
Invite qui tu veux. ()
Il écrasera quiconque s'opposera à lui. ()
Il répète cela à qui veut l'entendre. ()
Déposez-moi où vous pouvez. ()
Invite qui tu veux. ()
Il écrasera quiconque s'opposera à lui. ()
Il répète cela à qui veut l'entendre. ()
Déposez-moi où vous pouvez. ()
La relative sans antécédent est parfois appelée « relative nominale ».
Le verbe de la proposition relative peut être à n'importe quel :
- indicatif :
Ne prends que les fruits qui sont mûrs.
- conditionnel :
Est-ce le pull rouge que tu aurais voulu porter ?
- subjonctif :
Je ne connais pas de plante qui puisse vivre sans eau.
Proposition subordonnée conjonctive
La proposition subordonnée conjonctive est introduite soit par une (que, comme, lorsque, quand, si, quoique…), soit par une (afin que, pourvu que, pour que, quoi que…).
On distingue deux sortes de conjonctives :
- les conjonctives complétives, qui sont introduites uniquement par la conjonction de subordination que ou la locution conjonctive ce que, et qui sont des compléments essentiels de la phrase.
- les conjonctives circonstancielles, qui remplissent la fonction de du verbe de la principale, et qui sont des compléments non essentiels de la phrase.
La conjonction que peut remplacer presque n'importe quelle autre conjonction ou locution conjonctive dans une proposition coordonnée, ce qui permet d'alléger la phrase :
Si les enfants sont prêts et que (= et si) tu es d'accord, nous allons partir tout de suite.
Quand tu auras fini ton travail et que (= et quand) tu seras disponible, je te parlerai de mon projet.
Quand tu auras fini ton travail et que (= et quand) tu seras disponible, je te parlerai de mon projet.
Complétive
La plupart des complétives remplissent les fonctions de ou de du verbe de la principale :
Je crois que l'adresse est fausse. (COD du verbe croire)
Veille à ce que toutes les portes soient bien fermées. (COI du verbe veiller)
Moins souvent, on peut trouver une complétive en fonction sujet :
Veille à ce que toutes les portes soient bien fermées. (COI du verbe veiller)
Que tu sois présent me ferait plaisir. (sujet du verbe faire)
Certaines complétives peuvent compléter des ou des :
Je suis ravi qu'elle vienne avec nous.
La crainte qu'il les dénonce les a fait agir.
La crainte qu'il les dénonce les a fait agir.
La indirecte et la sont également des complétives, mais elles seront ici traitées à part.
Circonstancielle de but
Le verbe de la subordonnée est toujours au subjonctif, le but n'étant jamais un résultat certain :
J'ai déplacé la réunion pour que tout le monde puisse y assister.
Approche que je te voie mieux.
De crainte qu'on ne les entendît, ils se réfugièrent au fond du jardin.
Approche que je te voie mieux.
De crainte qu'on ne les entendît, ils se réfugièrent au fond du jardin.
Circonstancielle de cause
Le verbe de la subordonnée est toujours à l'indicatif :
Je ne l'achèterai pas parce que c'est trop cher.
Puisque tu y tiens, je chanterai aussi.
Du fait qu'il a pris un crédit, il a de grosses mensualités à rembourser.
Comme ils ont été bien sages, ils ont eu droit à une glace.
Puisque tu y tiens, je chanterai aussi.
Du fait qu'il a pris un crédit, il a de grosses mensualités à rembourser.
Comme ils ont été bien sages, ils ont eu droit à une glace.
Circonstancielle de comparaison
Le verbe de la subordonnée est le plus souvent à l'indicatif :
Tout ne s'est pas déroulé aussi bien que nous l'avions prévu.
C'est plus délicat qu'on ne le croit.
On peut toutefois trouver le conditionnel :
C'est plus délicat qu'on ne le croit.
Elle s'est comportée comme l'aurait fait une enfant gâtée.
Une subordonnée comparative est souvent elliptique :
Elle court plus vite que son frère. (sous-entendu : que son frère ne court)
Circonstancielle de concession
Le verbe de la subordonnée est au subjonctif :
Quoi qu'il en dise, la conjoncture n'est pas bonne.
Quelle que soit l'option retenue, il faudra en accepter les conséquences.
Si ingrat que soit ce travail, je l'apprécie.
Nous irons marcher, qu'il pleuve ou qu'il grêle.
Quelle que soit l'option retenue, il faudra en accepter les conséquences.
Si ingrat que soit ce travail, je l'apprécie.
Nous irons marcher, qu'il pleuve ou qu'il grêle.
Cependant, derrière les locutions alors même que, quand et quand bien même, il se met au conditionnel :
Quand (bien même) tu t'y opposerais, j'accepterais son offre.
Circonstancielle de conséquence
Le verbe de la subordonnée est à l'indicatif, au subjonctif ou au conditionnel :
Ce paysage est si beau que nous ne nous en lassons pas.
Il est trop tard pour que nous fassions machine arrière.
Ils ont résilié l'abonnement sans que je le sache.
Nous avons déjà tellement de soucis que nous préférerions régler cette affaire à l'amiable.
Il est trop tard pour que nous fassions machine arrière.
Ils ont résilié l'abonnement sans que je le sache.
Nous avons déjà tellement de soucis que nous préférerions régler cette affaire à l'amiable.
Circonstancielle de condition
Le verbe de la subordonnée est à l'indicatif ou au subjonctif :
Si tu veux, on fait la grasse matinée.
Si nous avions eu plus de temps, le projet aurait été plus abouti.
Pourvu qu'on me permette d'agir à ma guise, je finirai à temps.
Si nous avions eu plus de temps, le projet aurait été plus abouti.
Pourvu qu'on me permette d'agir à ma guise, je finirai à temps.
Circonstancielle d'opposition
Le verbe de la subordonnée est au subjonctif ou à l'indicatif :
J'accepte, bien que rien ne m'y contraigne.
Je ne vais pas jeter le yaourt alors qu'il est encore bon !
Je ne vais pas jeter le yaourt alors qu'il est encore bon !
Circonstancielle de temps
Lorsque l'action de la principale et l'action de la subordonnée sont simultanées, le verbe de la subordonnée se met à l'indicatif :
Préviens-moi dès qu'il arrivera.
Pendant que je lui parlais, il continuait de jouer.
À mesure que le temps passe, les perspectives de reprise s'éloignent.
Pendant que je lui parlais, il continuait de jouer.
À mesure que le temps passe, les perspectives de reprise s'éloignent.
Lorsque l'action de la principale se passe après celle de la subordonnée, le verbe de la subordonnée se met également à l'indicatif :
Après qu'il a reçu la nouvelle, il a vendu tous ses biens.
Nous en reparlerons quand tu seras calmé.
Depuis qu'il est arrivé, tout a changé.
Une fois que tu auras compris, ce sera facile.
Nous en reparlerons quand tu seras calmé.
Depuis qu'il est arrivé, tout a changé.
Une fois que tu auras compris, ce sera facile.
Lorsque l'action de la principale se passe avant celle de la subordonnée, le verbe de la subordonnée se met au subjonctif :
Arrêtons le processus avant qu'il ne soit trop tard.
Je vais jardiner en attendant que vous arriviez.
Il va me relancer jusqu'à ce que je lui réponde.
Je vais jardiner en attendant que vous arriviez.
Il va me relancer jusqu'à ce que je lui réponde.
La règle veut que après que soit suivi de l'indicatif, comme toutes les autres conjonctions et locutions conjonctives indiquant la postériorité de l'action de la principale par rapport à l'action de la subordonnée :
Après qu'il est parti, j'ai pu commencer à travailler.
Cependant, l'emploi du subjonctif, par analogie avec la construction avant que, est de courant dans l'usage. Bien que toujours critiqué, il est de mieux en mieux accepté :
Après qu'il soit parti, j'ai pu commencer à travailler.
Proposition subordonnée interrogative
La subordonnée complétive interrogative permet d'interroger indirectement.
Elle remplit presque toujours la fonction de du verbe de la et est introduite par un mot interrogatif (, , ou conjonction de subordination si) :
Dis-moi si je me trompe.
Sais-tu comment il va ?
Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué.
Nous ignorons qui a fait ça.
Sais-tu comment il va ?
Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué.
Nous ignorons qui a fait ça.
Proposition subordonnée infinitive
La subordonnée infinitive est une proposition subordonnée dont le verbe à l'infinitif a son propre, différent de celui du verbe de la . Elle n'est reliée à la principale par aucun mot subordonnant. Sa fonction est essentiellement celle de du verbe de la principale.
La subordonnée infinitive se rencontre après des verbes de perception ou de sensation : , , , , , etc. :
J'ai senti l'animal me frôler.
As-tu entendu le réveil sonner ?
As-tu entendu le réveil sonner ?
Le de la subordonnée infinitive peut être inversé :
On entendit crier les mouettes.
J'ai vu s'élever la montgolfière.
J'ai vu s'élever la montgolfière.
Lorsque le sujet est un , il se place entre le sujet principal et le verbe principal :
Elle les a vus s'enfuir.
Je ne l'entends plus se plaindre.
Je ne l'entends plus se plaindre.
Le sujet de la subordonnée infinitive peut être omis :
Il entendait carillonner dans le lointain. (sous-entendu : les cloches)
Attention à ne pas confondre un infinitif avec un infinitif dans une subordonnée infinitive :
Je pense gagner. (un seul sujet : je → gagner est le COD du verbe penser)
Je les écoutais se disputer. (deux sujets : je, sujet du verbe principal écoutais, et les, complément d'objet direct de écoutais et sujet de l'infinitif se disputer → se disputer est une proposition infinitive)
Je les écoutais se disputer. (deux sujets : je, sujet du verbe principal écoutais, et les, complément d'objet direct de écoutais et sujet de l'infinitif se disputer → se disputer est une proposition infinitive)
Proposition subordonnée participiale
Une proposition subordonnée participiale a un verbe au participe présent ou au participe passé avec un sujet propre, distinct du verbe de la principale. Le participe peut être à une forme simple ou composée. La subordonnée n'est introduite par aucun mot subordonnant mais est séparée de la principale par une virgule, des parenthèses ou des tirets.
La proposition subordonnée participiale remplit une fonction de :
- de temps :
Les années passant, les blessures se sont refermées.
- de cause :
Le vent s'étant intensifié, le bateau a pris de la vitesse.
- de condition :
Alain exclu de la réunion, le calme devrait revenir.
- de concession :
La croissance revenue, ils devraient trouver un nouveau travail.
Attention à ne pas confondre le participe qui a un sujet propre et qui est le noyau d'une proposition participiale, avec le participe qui n'a pas de sujet propre et qui a la valeur d'un . La présence d'une virgule permet généralement de faire la distinction :
La décision prise, tous se sont félicités. (proposition participiale)
La décision prise a contenté tout le monde. (participe épithète)
La décision prise a contenté tout le monde. (participe épithète)
Lorsque le sujet du participe n'est pas exprimé, il doit obligatoirement être le même que celui de la proposition principale :
*Restant à votre disposition, veuillez agréer mes salutations distinguées. (formulation incorrecte)
Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer mes salutations distinguées. (formulation correcte)
Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer mes salutations distinguées. (formulation correcte)