Accent circonflexe
L'accent circonflexe peut coiffer les voyelles a, e, i, o et u. Son emploi, particulièrement arbitraire et incohérent, est à l'origine de nombreuses fautes d'orthographe.
Étymologie
La présence de l'accent circonflexe s'explique parfois par l'étymologie. Il peut en effet être la trace d'un s disparu :
chastaigne → châtaigne
coste → côte
forest → forêt
coste → côte
forest → forêt
Ce s est d'ailleurs éventuellement resté dans certains mots de la même famille :
côte mais accoster
forêt mais forestier
arrêt mais arrestation
forêt mais forestier
arrêt mais arrestation
Cependant, bien des mots dont la graphie ancienne comportait un s n'en ont pas gardé trace :
chasque → chaque
mespris → mépris
musche → mouche
mespris → mépris
musche → mouche
Par ailleurs, le circonflexe n'est pas toujours présent sur tous les mots d'une même famille :
côte mais coteau
grâce mais gracieusement
jeûner mais déjeuner
grâce mais gracieusement
jeûner mais déjeuner
Prononciation
La présence de l'accent circonflexe est parfois justifiée par la prononciation ; la voyelle coiffée d'un circonflexe serait d'un timbre différent et plus longue que la voyelle non accentuée :
Cote se distingue de côte, votre de vôtre, patte de pâte, matin de mâtin.
La distinction phonétique tend cependant à s'atténuer. De moins en moins de locuteurs font une distinction nette entre voyelles accentuée et inaccentuée, notamment lorsqu'il n'y a aucune confusion possible entre homonymes.
Il en va ainsi pour le o de homard et le ô de hôte, le a de acre et le â de câpre, le è de problème et le ê de blême.
Quant à l'opposition phonétique entre i et î (rime, dîme ; saine, chaîne) ou entre u et û (crû, cru ; route, croûte), elle n'existe tout simplement pas.
Les Rectifications de l'orthographe de 1990 préconisent d'abandonner l'accent circonflexe sur le i et le u, sauf :
- aux 1re et 2e personnes du pluriel du passé simple :
nous voulûmes, vous voulûtes ; nous fîmes, vous fîtes
- à la 3e personne du singulier de l'imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif :
qu'il suivît, qu'il mourût ; qu'il eût suivi, qu'il eût voulu
- lorsqu'il permet d'établir une distinction de sens :
mûr et mur, sûr et sur, jeune et jeûne, cru et crû…