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Pronoms personnels

Qu'est-ce qu'un pronom personnel ?

Les pronoms personnels désignent des êtres ou des entités (choses, abstractions…) en marquant la personne grammaticale :
Elle progresse tous les jours.
Ce crayon est à moi.
Est-ce que ce modèle te plaît ?
À la troisième personne, ils servent aussi à éviter la répétition d'un exprimé ailleurs dans le discours :
J'ai croisé Julien ce matin. Il avait l'air pressé.
Me la prêterais-tu, cette robe que tu ne portes plus ?
J'attire les oiseaux en leur donnant du pain sec.
Enfin, les pronoms personnels dits « réfléchis » sont utilisés pour désigner le même que le du verbe ; ils servent principalement à former les  :
Je me suis acheté un dictionnaire.
Ils se sont rencontrés sur Internet.
La forme de pronom personnel utilisée dépend :
  • de la personne à laquelle réfère le pronom : 1re, 2e ou 3e personne ;
  • du nombre : singulier ou pluriel ;
  • du genre, pour certains pronoms de 3e personne ;
  • de la fonction grammaticale du pronom dans la phrase : sujet ou objet ;
  • de la position du pronom par rapport au verbe : conjointe ou disjointe.

Pronoms conjoints, pronoms disjoints

On distingue les pronoms personnels conjoints des pronoms personnels disjoints.
Les pronoms conjoints précèdent ou suivent immédiatement le verbe :
Il gagne toujours.
Ce pull te va bien.
Seras-tu en vacances en juillet ?
Ils peuvent toutefois en être séparés par un autre pronom personnel ou par la négation ne :
Je vous aime.
Ils ne veulent pas nous accompagner.
Les pronoms disjoints sont séparés du verbe par un élément quelconque (hormis un autre pronom personnel ou la négation ne) :
Ce pull est à moi.
Eux, ils ne nous aiment pas.
Je ne connais qu'elle.
Lui seul me comprend.
On les emploie aussi :
  • dans les expressions du (c'est, c'est… qui/que) :
    C'est lui qui parlera le premier.
  • en coordination avec un  :
    Thomas et toi formez un couple uni.
  • seuls :
    Qui part en vacances en juillet ? Moi.
Les formes disjointes moi et toi s'emploient aussi à la place de me et te après un à la forme positive, sauf lorsqu'elles sont suivies de en :
Parle-moi !
Détends-toi !
Mais :
Ne me parle pas ! (forme négative)
Parle-m'en ! (présence de en)
Les pronoms personnels disjoints peuvent être renforcés par l'adjectif  ; ils lui sont alors liés par un trait d'union :
Lui-même n'en sait rien.
Ont-elles fait ce travail elles-mêmes ?
Lorsque, après un verbe à l'impératif, deux pronoms objets se suivent, le pronom de forme disjointe se place en dernier :
Donne-le-moi ! et non *Donne-moi-le !
En contexte négatif, le pronom COD apparaît en premier :
Ne le lui dis pas ! et non *Ne lui le dis pas !

1re personne du singulier

La première personne du singulier désigne celui ou celle qui s'exprime.
Les formes du pronom personnel de la 1re personne du singulier sont :
  • forme conjointe  :
    Je suis d'accord.
  • forme conjointe objet ( ou ) :
    Mon fils me ment.
  • forme disjointe :
    Ma sœur et moi jouons du violon.
    Ce poème est de moi.
    Lorsque le pronom moi est coordonné à un autre pronom personnel, il est plus poli de le mettre en seconde position :
    Lui et moi, c'est du sérieux plutôt que Moi et lui, c'est du sérieux.
  • forme réfléchie :
    Je me suis trompé de train.
Je et me s' en j' et m' devant une voyelle ou un h muet :
J'adore le fromage.
Cette idée m'horrifie.

2e personne du singulier

La deuxième personne du singulier désigne celui ou celle à qui l'on s'adresse.
Les formes du pronom personnel de la 2e personne du singulier sont :
  • forme conjointe  :
    Tu viens ?
  • forme conjointe objet ( ou ) :
    Je ne te crois pas.
  • forme disjointe :
    Toi, tu m'étonneras toujours.
    J'ai fait tout cela pour toi.
  • forme réfléchie :
    Tu te sous-estimes.
Te s' en t' devant une voyelle ou un h muet :
Je vois bien qu'elle t'énerve.
Tu ne s'élide pas dans la langue soignée :
Tu es fatiguée ? et non T'es fatiguée ?

3e personne du singulier

La troisième personne du singulier représente l'être, la chose ou le concept dont on parle.
Les formes du pronom personnel de la 3e personne du singulier sont :
  • forme conjointe  : ,
    Il rit.
    Fait-elle du sport ?
    Dans la communication inclusive, on trouve parfois la forme pour évoquer une personne sans préciser son genre.
  • forme conjointe  : ,
    Vous le rencontrerez demain.
    Appelle-la !
    Le et la s' en l' devant une voyelle ou un h muet :
    Cette nouvelle ne l'enchante pas.
    Pierre m'a avoué que Nathalie l'horripilait.
  • forme conjointe  :
    Je lui fais entièrement confiance.
  • forme disjointe : ,
    Lui, il n'est pas honnête.
    Je crois en elle.
    Dans la communication inclusive, on trouve parfois la forme pour évoquer une personne sans préciser son genre.
  • forme réfléchie conjointe :
    Il se prend pour un artiste.
    Elle se décidera plus tard.
    Se s' en s' devant une voyelle ou un h muet :
    Elle s'émerveille d'un rien.
    Il s'habille n'importe comment.
  • forme réfléchie disjointe : , ,
    Aujourd'hui, la forme disjointe réfléchie soi s'emploie uniquement pour désigner une personne indéterminée :
    Chacun pour soi.
    Il faut avoir confiance en soi.
    Lorsque le sujet est identifié, on emploie lui ou elle :
    Elle a confiance en elle.
    On retrouve soi dans l'adjectif invariable , qui signifie qui se dit, qui prétend être tel. Cet adjectif ne peut normalement qualifier qu'une personne (puisque seule une personne peut « se dire ») :
    La soi-disant comtesse a été démasquée.
    L'emploi de soi-disant au sens de qui n'est pas ce qu'on en dit, notamment pour qualifier un animal, un objet ou un concept, est fréquent mais critiqué ; il est préférable d'employer l'adjectif  :
    Le prétendu tueur en série a été reconnu innocent.
    Le prétendu dinosaure n'était qu'un dragon de Komodo.
    Ils vivent prisonniers dans cette prétendue démocratie.
Dans les constructions impersonnelles, le pronom il a une valeur neutre, c'est-à-dire qu'il ne représente ni quelque chose ni quelqu'un :
Il pleut.
Il est encore temps de changer.
Le a également une valeur neutre lorsqu'il est synonyme de cela :
C'est difficile, je te le concède.

1re personne du pluriel

La première personne du pluriel désigne ceux qui s'expriment.
La forme du pronom personnel de la 1re personne du pluriel est dans tous les cas :
Nous, nous restons là. (sujet disjoint puis sujet conjoint)
Quelqu'un nous a renseignés. (COD conjoint)
Nous font-ils confiance ? (COI conjoint)
Nous nous passerons de leur aide. (forme réfléchie)
Dans la langue familière, est parfois employé à la place de nous. Nous peut également être employé dans certains cas à la place de pour désigner une seule personne : c'est le «  ».

2e personne du pluriel

La deuxième personne du pluriel désigne ceux à qui l'on s'adresse.
La forme du pronom personnel de la 2e personne du pluriel est dans tous les cas :
Avez-vous fini ? (sujet conjoint)
Je ne vous crois pas. (COD conjoint)
C'est à vous de jouer. (COI disjoint)
Vous devriez vous habiller plus chaudement. (forme réfléchie)
Vous peut être employé dans certains cas à la place de pour s'adresser à une personne que l'on vouvoie. C'est ce qu'on appelle le «  ».

3e personne du pluriel

La troisième personne du pluriel désigne les êtres, les choses ou les concepts dont on parle.
Les formes du pronom personnel de la 3e personne du pluriel sont :
  • forme conjointe  : ,
    Ils ont gagné.
    Sont-elles au courant ?
    Dans la communication inclusive, on trouve parfois la forme pour évoquer une personne sans préciser son genre.
  • forme conjointe  :
    Je les aperçois.
  • forme conjointe  :
    Nous leur avons posé la question.
  • forme disjointe : ,
    C'est à eux de décider.
    J'aimerais que l'initiative vienne d'elles.
    Dans la communication inclusive, on trouve parfois la forme pour évoquer une personne sans préciser son genre.
  • forme réfléchie conjointe :
    Émeline et Fred se sont mariés.
    Elles se plaisent ici.
    Se s' en s' devant une voyelle ou un h muet :
    Ils s'expriment admirablement.
    Elles s'habituent au froid petit à petit.
  • forme réfléchie disjointe : , ,
    Aujourd'hui, soi s'emploie uniquement pour désigner une personne indéterminée. Or, à la 3e personne du pluriel, le sujet est généralement identifié : on emploie donc eux ou elles :
    Ils sont contents d'eux.
    Elles sont rentrées chez elles.
    On peut toutefois utiliser indifféremment soi ou eux/elles avec le pronom indéfini chacun :
    Ils sont rentrés chacun chez soi ou chacun chez eux.
    On retrouve soi dans l'adjectif invariable , qui signifie qui se dit, qui prétend être tel. Cet adjectif ne peut normalement qualifier qu'une personne (puisque seule une personne peut « se dire ») :
    Ses soi-disant amis ne l'ont pas aidé.
    L'emploi de soi-disant au sens de qui n'est pas ce qu'on en dit, notamment pour qualifier un animal, un objet ou un concept, est fréquent mais critiqué ; il est préférable d'employer l'adjectif  :
    Les prétendus coupables ont été reconnus innocents.
    Les prétendus dinosaures n'étaient que des dragons de Komodo.
    Les prétendues villas dont il est propriétaire sont en réalité de vrais taudis.

on (pronom personnel)

Dans le registre , on est souvent employé comme pronom personnel en remplacement de  :
Quand est-ce qu'on mange ?
Nous, on n'est pas d'accord.
Dans ce cas, le s'accorde à la 1re personne du pluriel :
Mes amis et moi, on aime notre ville.
Moins souvent, on est employé en remplacement des pronoms personnels :
  • de première personne du singulier () :
    Est-ce que tu t'en sors ? On fait ce qu'on peut.
    J'écris un livre. On y parlera d'orthographe.
  • de deuxième personne du singulier ou du pluriel (, ) :
    Eh bien Maurice, on ne s'en fait pas !
    Alors les enfants, on a bien dormi ?
Dans ce cas, le pronom possessif s'accorde à la 3e personne du singulier (son, sa, ses) :
Alors, on est satisfait de son voyage ?
Attention, on ne peut employer on qu'en fonction et en forme conjointe :
On parle mais non *Ils on parlent.
On décide mais non *On, on décide. *C'est on qui décidons.
Avec on employé comme (et non comme ), les verbes et les sont toujours à la 3e personne du singulier mais les adjectifs et les participes passés s'accordent en genre et en nombre avec le sujet réel :
On est arrivés à cinq heures.
Alors, on est contente ?
On s'est bien amusées.
Dans la langue soignée, on emploie parfois l'on au lieu de on afin d'éviter un (rencontre de deux sons vocaliques) ou une (qu'on) :
Je ne sais pas si l'on parviendra à les rattraper.
Ce sont des gens que l'on admire.
Lorsqu'il n'est pas pronom personnel, on est un pronom indéfini signifiant les êtres humains en général, les gens, ou une personne quelconque :
Autrefois, on se mariait jeune.
On m'a dit que tu avais déménagé.

en (pronom personnel ou adverbial)

, comme , remplace un ensemble de mots de natures grammaticales différentes. Il est à la fois et , c'est pourquoi on parle parfois de « pronom adverbial ».
En remplace un groupe de mots comprenant :
  • soit l'article indéfini un, une ou des :
    On m'a offert une tablette, mais j'en avais déjà une.
    Avez-vous des enfants ? — Oui, j'en ai deux.
  • soit l'article partitif du :
    Je n'ai plus de farine. Est-ce que tu peux m'en donner ?
  • soit la préposition de, contractée si besoin :
    Je ne retournerai pas au marché : j'en viens. (= Je viens du marché.)
    Il en est capable. (= Il est capable de…)
    Parfois, la préposition de est sous-entendue :
    Venez me voir, j'en serai ravi. (= Je serais ravi de votre venue.)
    Que fait-il ? — Je n'en sais rien. (= Je ne sais rien de ce qu'il fait.)
En est aussi employé dans un certain nombre de locutions :
s'en aller, s'en tenir à, s'en remettre à, en vouloir à, en avoir le cœur net
La présence immédiate de en derrière un impératif de 2e personne du singulier se terminant par une voyelle implique l'ajout d'un s à la fin du verbe pour éviter le  :
Achète des fruits. → Achètes-en.
Toutefois, si en est complément d'un verbe à l'infinitif qui le suit, on n'ajoute pas de s :
Il n'y a plus de lait. Va en chercher !
En se place toujours après le pronom personnel :
Donne-m'en un peu ! et non *Donnes-en moi un peu !
En peut être également une  :
partir en Suède ; voyager en train ; un buste en marbre ; se faire mal en tombant

y (pronom personnel ou adverbial)

, comme , remplace un ensemble de mots de natures grammaticales différentes. Il est à la fois et , c'est pourquoi on parle parfois de « pronom adverbial ».
Y remplace un précédé de sa préposition (à, dans, chez, sur…) et par extension tout type de complément précédé de ces prépositions :
Connais-tu la ville de Nantes ? — J'y suis né.
Es-tu chez toi ? — Non, je n'y suis pas.
Il s'y connaît en informatique.
Que je renonce ? N'y comptez pas !
Pour des raisons d', y est omis devant le futur et le conditionnel du verbe  :
Je n'y suis pas allé aujourd'hui mais j'irai demain et non *j'y irai.
La présence immédiate de y derrière un impératif de la 2e personne du singulier se terminant par une voyelle implique l'ajout d'un s à la fin du verbe pour éviter le  :
Va dans ta chambre ! → Vas-y !
Toutefois, si y est complément d'un verbe à l'infinitif qui le suit, on n'ajoute pas de s :
La banque est encore ouverte : va y déposer ton chèque.
Y se place toujours après le pronom personnel :
Emmène-les-y ! et non *Emmène-y-les !
Dans la langue soignée, y représente uniquement une chose ou un énoncé. Les noms de personne sont remplacés par le pronom personnel correspondant :
Je pense à mon mari. → Je pense à lui.
Mais dans la langue relâchée, on trouve parfois y en remplacement d'un nom de personne. Cet usage est à éviter :
Je pense à mon mari. → J'y pense.

Pluriel de majesté et de politesse

Pluriel de majesté

Le pronom personnel pluriel peut être employé à la place du pronom personnel singulier pour désigner une seule personne. C'est le pluriel de majesté, que l'on rencontre dans les discours officiels de personnes détenant une autorité, ou le pluriel de modestie, que l'auteur d'un ouvrage, et particulièrement d'un travail académique, emploie pour parler de lui-même.
Le pluriel de majesté ou de modestie entraîne l'accord du verbe au pluriel, mais les adjectifs et les participes passés restent au singulier :
« Nous sommes étonnée de cette décision », dit la reine.
Nous avons nous-même réalisé toutes les expériences de cette thèse.

Pluriel de politesse

Le pronom personnel pluriel peut être employé à la place du pronom personnel singulier pour s'adresser à une seule personne que l'on . C'est le pluriel de politesse :
Qui êtes-vous, monsieur ?
On vouvoie normalement les inconnus, ses supérieurs et toutes les personnes avec qui on n'a pas de liens étroits.
Le vous de politesse entraîne l'accord du verbe au pluriel, mais les adjectifs et participes passés restent au singulier :
Vous êtes très aimable.
Avez-vous fait cela vous-même ?
Je vous trouve fatiguée. (C'est à une femme que l'on s'adresse.)
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Notre actualité Pourquoi offrir un dictionnaire à nos enfants ? Pourquoi offrir un dictionnaire à nos enfants ?

On porte tous au fond de notre cœur l’éblouissement de notre premier dictionnaire, ce livre si particulier qui nous semblait contenir le monde. Mais...

La rédaction des Éditions Le Robert 25/08/2024