Orthographe | Prononciation | Élision
Élision
Qu'est-ce que l'élision ?
L'élision est l'effacement d'une voyelle finale devant un mot commençant par une voyelle ou un . L'apostrophe est le signe graphique de l'élision :
l'amour
qu'elle
s'il
l'habit
qu'elle
s'il
l'habit
L'élision permet d'éviter le (c'est-à-dire la rencontre de deux sons vocaliques), considéré comme peu harmonieux. Elle est obligatoire dans certains cas et facultative dans d'autres.
L'élision s'applique aux noms propres comme aux noms communs :
les Jeux olympiques d'Atlanta
la femme d'Hector
la femme d'Hector
Élision du e
Élision de de, me, ne, se, te, jusque, que
De, me, ne, se, te, jusque, que (et ses composés) et l'article le s'élident toujours devant un mot commençant par une voyelle ou un :
Les enfants d'Albert t'aiment bien.
L'eau n'arrive pas jusqu'à l'évier.
Je crois qu'il ne s'est pas fait mal, parce qu'autrement il aurait pleuré.
L'eau n'arrive pas jusqu'à l'évier.
Je crois qu'il ne s'est pas fait mal, parce qu'autrement il aurait pleuré.
Devant les mots commençant par y, l'élision du e :
- se fait lorsque le mot est français :
l'ysopet, une paire d'yeux
- ne se fait pas lorsque le mot est d'origine étrangère :
le yacht, le yaourt, le Yémen
Élision de ce, je, le
Les ce, je et le s'élident également devant une voyelle ou un h muet, mais uniquement lorsqu'ils précèdent le verbe conjugué :
C'est là que j'habite.
Je te l'avais bien dit.
Ils ne s'élident pas lorsqu'ils suivent le verbe conjugué :
Je te l'avais bien dit.
Suis-je arrivé ?
Est-ce apprendre que de potasser sans comprendre ?
Rends-le immédiatement !
Est-ce apprendre que de potasser sans comprendre ?
Rends-le immédiatement !
Ce s'élide en ç' devant une forme verbale commençant par un a :
Ç'a été une belle journée.
Ç'allait être difficile.
Ç'allait être difficile.
Élision de entre
La entre ne s'élide que dans certains mots composés :
s'entr'aimer, entr'apercevoir
mais se rencontrer entre amis
mais se rencontrer entre amis
Dans les cas d'élision de entre dans les mots composés, les préconisent de supprimer l'apostrophe et d'écrire, de façon soudée :
s'entr'aimer → s'entraimer
entr'apercevoir → entrapercevoir
entr'apercevoir → entrapercevoir
Élision du a
Élision de la
L'élision du a est obligatoire dans l' , lorsqu'il précède un mot commençant par une voyelle ou un :
l'orange ; l'araignée ; l'hirondelle
Devant les mots commençant par y, l'élision du a de l'article :
- se fait lorsque le mot est français :
l'ypérite, l'yeuse, l'Yonne
- ne se fait pas lorsque le mot est d'origine étrangère :
la yourte, la Yougoslavie
Élision de ça
Le pronom peut s'élider uniquement lorsqu'il précède le pronom en ou une forme du verbe avoir qui commence par un a. L'élision est facultative :
C'en est fini de tous nos problèmes ou Ça en est fini de tous nos problèmes.
Ç'a été fantastique ! ou Ça a été fantastique !
Ç'avait été facile, finalement ou Ça avait été facile, finalement.
Ç'a été fantastique ! ou Ça a été fantastique !
Ç'avait été facile, finalement ou Ça avait été facile, finalement.
Élision du i
Élision de si
Le i s'élide uniquement dans la , lorsque celle-ci est placée devant il(s) :
Je ne sais pas s'ils aimeront mon dessert.
Je n'irai que s'il m'accompagne.
S'il est fatigué, il n'a qu'à rester au lit.
Cette élision est obligatoire. On ne dira donc pas :
Je n'irai que s'il m'accompagne.
S'il est fatigué, il n'a qu'à rester au lit.
*Je n'irai que si il m'accompagne.
Élision de oi
La syllabe oi s'élide dans les et , quand ils sont placés devant les pronoms ou :
Va-t'en !
Fais-m'y penser !
Fais-m'y penser !
Dans la langue familière, l'élision de oi est parfois remplacée par une liaison fautive :
*Donne-moi-[z]-en ! (au lieu de Donne-m'en !)
*Sers-toi-[z]-en ! (au lieu de Sers-t'en !)
*Sers-toi-[z]-en ! (au lieu de Sers-t'en !)
Cas de non-élision
Élision devant un nom propre
On n'élide jamais devant l'initiale d'un prénom :
les œuvres de A. Camus
Devant un nom propre non abrégé, on fait normalement l'élision :
le vélo d'Amandine
les victoires d'Hinault
la plage d'Houlgate
L'absence d'élision est toutefois tolérée devant les noms d'une ou deux syllabes, ainsi que devant les noms étrangers :
les victoires d'Hinault
la plage d'Houlgate
les œuvres d'Hugo ou les œuvres de Hugo
le cheval d'Anne ou le cheval de Anne
les romans d'Hemingway ou les romans de Hemingway
le cheval d'Anne ou le cheval de Anne
les romans d'Hemingway ou les romans de Hemingway
Élision devant un nom de lettre
On ne fait pas l'élision devant un nom de voyelle :
le a, le y, le iota
L'élision est facultative devant les noms de consonnes commençant, à l'oral, par un son vocalique : f, h, l, m, n, r, s, x :
le f ou l'f
le h ou l'h
le r ou l'r
le h ou l'h
le r ou l'r
L'élision est également facultative devant les commençant par l'une de ces consonnes :
la HD ou l'HD
le RER ou l'RER
le RER ou l'RER
Élision devant un mot commençant par y
Devant les mots commençant par y, l'élision :
- se fait lorsque le mot est français :
l'ysopet, l'Yonne, une paire d'yeux
- ne se fait pas lorsque le mot est d'origine étrangère :
le yoga, le yaourt, la Yougoslavie
Élision devant quelques mots faisant exception
L'article n'est jamais élidé devant les mots suivants :
- : la énième répétition
- : le oui l'a emporté
- : le off du festival d'Avignon
- : le ouistiti est une espèce de singe
- , une quand ce sont des noms : à la une des journaux ; le un a gagné
- , : la onzième heure
Il y a élision dans l'expression le bouillon d'onze heures et dans le mot composé dame-d'onze-heures
Élision après une forme de l'impératif
Le pronom personnel ne s'élide pas lorsqu'il suit une forme de l'impératif, sauf lorsqu'il est suivi des pronoms y ou en :
Donne-moi une bonne raison d'y aller.
Regarde-le essayer de courir en tongs !
Mais :
Regarde-le essayer de courir en tongs !
Donne-m'en. Fais-m'y penser.
Élision de lorsque, puisque, presque, quelque, quoique
, et s'élident devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet :
Lorsqu'une femme lui adresse la parole, il rougit jusqu'aux oreilles.
Lorsqu'enfin il est arrivé, le spectacle était presque fini.
Nous irons au Québec en septembre, puisqu'en juillet les billets sont trop chers.
Je n'irai pas voir ce film, puisqu'Édouard me l'a déconseillé.
Quoiqu'elle soit gentille, elle m'est antipathique.
Quoiqu'intelligent, il n'aime pas l'école.
Lorsqu'enfin il est arrivé, le spectacle était presque fini.
Nous irons au Québec en septembre, puisqu'en juillet les billets sont trop chers.
Je n'irai pas voir ce film, puisqu'Édouard me l'a déconseillé.
Quoiqu'elle soit gentille, elle m'est antipathique.
Quoiqu'intelligent, il n'aime pas l'école.
s'élide uniquement devant un ou une pour former les pronoms quelqu'un, quelqu'une :
Quelqu'un a sonné.
mais quelque autre chose
mais quelque autre chose